home Politique, RD Congo, Société RDC : Catholiques et Protestants en voie de réconciliation avec le pouvoir

RDC : Catholiques et Protestants en voie de réconciliation avec le pouvoir

Les voies de Dieu ne sont-elles pas insondables et de fois incompréhensibles pour les humains dit-on. C’est le sens même de l’audience accordée ce vendredi 26 novembre 2021 par le Président de la République, en fin de journée à la Cité de L’Union Africaine ; aux Evêques membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) avec à leur tête Mgr Utembi, le Président de la Conférence épiscopale.

Constituée de 18 Évêques membres du Comité permanent de la CENCO dont fait partie le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa, cette délégation avait également le Nonce Apostolique, Ambassadeur du Vatican en RDC.

Trois préoccupations ont constitué l’essentiel de leurs entretiens à savoir l’État de siège, l’éducation et le processus électoral.

S’exprimant au nom de ses collègues à propos du processus électoral, Mgr Marcel Utembi considère « le processus électoral comme une dynamique, une étape ayant déjà été franchie, le plus important est d’aller de l’avant. Il y a un temps pour tout, un temps pour réfléchir, un temps pour se quereller, un temps pour se concerter et un temps pour être réaliste et pour prendre des décisions » a-t-il déclaré.

Concernant la situation sécuritaire du pays, l’Archevêque de Kisangani a indiqué que « la Cenco a fait une série des recommandations au Président de la République pour qu’il voit dans quelle mesure l’État de siège pourrait être requalifié en Ituri et au Nord-Kivu ».

Quant au secteur de l’éducation, la Cenco, « s’est dorénavant engagée à prêter main forte au Gouvernement afin d’apporter des solutions idoines aux problèmes qui minent ce domaine vital. Elle souhaite poursuivre le dialogue avec le ministre de l’EPST, afin notamment de comprendre sa démarche ».

Etaient également présents à cette rencontre, le Président de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat ainsi que le Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité. De même que le Nonce apostolique, Ambassadeur du Vatican en RDC.

Cette rencontre intervient après celle de mardi 23 novembre 2021 où les principaux animateurs d’institutions du pays étaient en mission d’apaisement auprès du Cardinal Ambongo.

« Je suis très heureux, très honoré de recevoir les grands animateurs de notre pays (…). Ils sont venus pour échanger, et nous avons échangé sur tout ce qui pourrait faire prêter à des interprétations comme vous avez l’habitude de le lire sur les réseaux. On écrit du n’importe quoi sur l’Eglise. On n’écrit du n’importe quoi sur le cardinal. C’était pour nous l’occasion de clarifier les choses et de repartir sur de nouvelles bases. L’Eglise comme l’État, nous sommes au service du même peuple et nous avons intérêt à conjuguer nos efforts, à travailler main dans la main pour aller de l’avant afin que notre peuple puisse vivre dignement », avait dit Fridolin Ambongo.

Une occasion pour les deux parties de « clarifier les choses et de repartir sur de nouvelles bases contrairement à ce qui se raconte sur les réseaux sociaux et dans l’opinion », les relations entre l’État et l’Eglise catholique étant au beau fixe.

La même démarche avec les mêmes acteurs ayant été faite le jeudi 25 novembre 2021 auprès du pasteur André Bokundoa Bo-Likabe, Président de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).

« Nous sommes venus demander qu’on tourne la page, que nous allions de l’avant. Nous avons bien des choses à réaliser pour le bonheur de notre population. Nous n’avons pas à trainer les pieds sur un dossier sur lequel nous demandons la compréhension de tout le monde », s’est exprimé Christophe Mboso.

Pour le Représentant de l’Eglise du Christ au Congo : « c’est un honneur pour nous, pour l’Eglise, parce que nous sommes dans le pays et nous devons collaborer avec les institutions du pays. Et donc ce sont les sentiments de joie, parce qu’ils reconnaissent que nous faisons partie de ce pays et que quelque part, nous avons une parole à placer pour la bonne marche des institutions du pays ».

Le pasteur Bokundoa a réitéré son appel au consensus comme mode de gestion de la chose publique : « Nous devons privilégier le consensus dans nos discussions, dans tout ce que nous vivons dans le pays, pour la paix de tous ».

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

print

Partagez