La Commission Nationale de Censure des Chansons et des Spectacles (CNCCS) a été retoquée dans sa décision d’interdire la diffusion dans les médias traditionnels des chansons « Lettre à Ya Tshitshi » de Bob Elvis et « Nini Tosali Te » du groupe MPR qui font du buzz sur internet.
« En considérant de ce qui précède, il apparait que sans contexte que votre décision est illégale en ce qu’elle est prise en l’absence des autres membres de l Commission, comme l’exigent des dispositions sus évoquées. Par conséquent, je vous instruis, toutes affaires cessantes, de rapporter la décision n°JUSTGS/CNCCS/CAB.PRES/BMM/DKS/027 et me fournir des explication quant à la procédure par vous suivie pour prendre pareille décision » écrit la ministre de Justice et Garde des Sceaux Mutombo Kiese Rose dans un courrier daté du 10 novembre 2021 en réaction à celle du Président de la Commission Nationale de Censure des Chansons et des Spectacles (CNCCS) daté du 09 novembre 2021.
La ministre rappelle que : « La décision portant interdiction de présentation et la diffusion à l’intention du public du clip vidéo de la chanson « Nini Tosali Te » du Groupe MPR a été prise en considération du seul rapport de service vous adressé le 08 novembre 2021 ».
Droits d’images Bob Elvis et Groupe MPR sur YouTube
Une bonne pédagogie vaut mieux qu’une censure absurde
« La profusion discographique actuelle des œuvres d’esprit dénonçant la politique n’est pas une nouvelle apparition par rapport à l’époque du MPR parti-Etat où l’on a connu un Franco Luambo Makiadi plus insolent qu’aujourd’hui vis-à-vis de certains politiciens. Ce qui lui avait également valu d’être à un moment inquiété. Du Mouvement Populaire de la Révolution à la Musique Populaire de la Révolution, le raccourci est clair. Il faut simplement le reconnaitre qu’une bonne pédagogie aurait été mieux que cette censure absurde comme on vient de le vivre » explique sous anonymat un Conseiller de la présidence de la République.
Et de préciser : « L’attitude de ces jeunes gens au travers de leur impolitesse même s’il faut dire des choses et la récupération politique qui en est faite sont la résultante de ce qu’on l’on a fait de ce pays 22 ans durant par l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila et son successeur Joseph Kabila. Sous le régime précédent, ces jeunes se seraient retrouvés dans une mauvaise posture dont tout le monde se rappelle. Il faut être reconnaissant au Président de la République Félix Tshisekedi d’avoir autorisé toutes les libertés d’expression comme de manifestation ».
Le Conseiller de la présidence conclut que : « L’impertinence dans le ton de ces jeunes gens devraient interpeller et rappeler à tous que la situation difficile que traverse le pays aujourd’hui à laquelle le Président Félix Tshisekedi tente de trouver un début des solutions n’est pas le fait de ses trois ans de pouvoir, mais une succession des incuries politiques des 32 ans de règne du Maréchal Mobutu Sese Seko et les 22 ans cumulés des Kabila. Et face tout cela, nous sommes déterminés à aller de l’avant en combattant de toutes nos forces la corruption, les détournements de deniers publics pour l’instauration d’un Etat de Droit ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi