home Politique, RD Congo, Société RDC : RDC : Scandale maison de l’Etat spoliée saccagée, le couple Emmanuel Shadary et Wivine Paipo dans la tourmente

RDC : RDC : Scandale maison de l’Etat spoliée saccagée, le couple Emmanuel Shadary et Wivine Paipo dans la tourmente

Le couple politique du candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018 Emmanuel Ramazani Shadary et son épouse, l’ancienne député Wivine Paipo de nouveau sur la sellette dans le dossier de la maison de l’Etat par eux spoliée ou illégalement squattée selon. L’ayant précipitamment évacué le 25 janvier 2021 sous la menace d’une humiliante expulsion, la villa a été complétement saccagée.

De la parcelle jadis querellée dont il est question, le Secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila prétendait encore sous peu d’en être le propriétaire via son épouse, Mme Wivine Paipo Shadary qui l’aurait acquise en 2016. S’il leur été reproché une occupation illégale, eux affirmaient leur droit sur ce bien en bonne et due forme.

Située au N° 6 de l’Avenue des Orangers derrière la nouvelle Ambassade commune de la Belgique et des Pays-Bas dans la commune de la Gombe, la maison du patrimoine de l’Etat lui réclamait avec un mandat de déguerpissement depuis l’année 2020, la famille Shadary l’a abandonné pour un de ses multiples appartements situé dans la même commune administrative de la capitale du pays.

Aujourd’hui dans un état piteux après leur départ, cette villa a vu son carrelage, ses portes extérieures et intérieures ; ses prises et câbles électriques emportés à défaut d’avoir été méchamment détruits ou pillés. « Seule la piscine parait encore normale même si l’on ne connait pas encore son contenu une fois qu’elle sera vidée. Les enquêtes et le justice devront établir toutes les responsabilités pour que le(s) coupable(s) paye(nt) » explique dépité un ancien voisin du couple.

Nombreuses questions se posent quant à savoir le pourquoi, par qui ces dégâts ont-ils été commis et qui en assurera les réparations ?  Est-ce sont les vandales ou les déguerpis qui ont délabrés ce bien en voulant l’abandonner dans l’état qu’ils l’auraient trouvé lors de son acquisition frauduleuse ?  

Des passes entre copains…

Toutes vérification faites, l’ancienne députée nationale et son mari n’auraient profité que de leur position politique sous le régime Kabila et d’un « jeu de passe entre copains » de la part d’un autre ami kabiliste, aujourd’hui député national, Joseph Kokonyangi Witamene. Et ce en commençant par le prix même d’acquisition en 2016 de cette immense propriété désaffectée frauduleusement à moins de 100.000 dollars alors qu’elle aurait pu coûter dix fois plus.

Mme Paipo aurait suivi toute la procédure en commençant par la demande et l’obtention d’un arrêté de désaffectation d’une maison inhabitée et délabrée jusqu’à l’obtention du certificat d’enregistrement qui fait d’elle propriétaire.

Le document officiel signé de l’ancien ministre de l’Urbanisme et Habitat Kokonyangi avant l’élection présidentielle perdue par Shadary portant N°031/CAB/MIN-HU/2018 du 22 août 2018 en faisant foi. Ladite décision ayant été publiée au journal officiel dans son numéro 18 du 15 septembre 2019 à la page 123 ainsi que le certificat d’enregistrement vol AGL551 folio 39.

Une cabale politique ?

De ce que certains voudraient assimiler à une cabale politique pour affaiblir un concurrent, il se révèle qu’il n’en est rien. Car même si son nom n’apparaît pas dans le certificat d’enregistrement publié sur les réseaux par ses proches ; Shadary était déjà un homme politique affaibli par son échec à la présidentielle de décembre 2018.

Plusieurs cadres de son propre parti le PPRD comme ceux de la plateforme électorale du FCC n’ayant jamais digérés sa désignation unilatérale par Kabila comme son dauphin pour lui chauffer la place avant un hypothétique et probable retour à la tête du pays en 2023.

Un fâcheux précédent

Le scandale du couple Emmanuel Ramazani Shadary constitue un fâcheux précédent dans les mœurs politiques congolaises. Au ministère de l’Urbanisme et Habitat, le service qui gère les biens du patrimoine de l’État, on n’en sait quelque chose.

Le cas Shadary n’est pas le seul, « on commence toujours par occuper officiellement une résidence de fonction de l’Etat avant d’en détourner la finalité à son compte. Cette maison ayant été mise à sa disposition en mai 2017 alors qu’il avait été nommé ministre de l’Intérieur » explique sous anonymat un fonctionnaire.  

Selon des sources vérifiées, depuis le règne de Mobutu en passant par les deux Kabila ; des généraux de l’armée et des hommes politiques ont spoliés des biens de valeurs appartenant au domaine du patrimoine de l’Etat.

Aujourd’hui, plusieurs membres du Front Commun pour le Congo (coalition de Kabila) ayant occupé des postes à responsabilité sont visés par cette vaste opération de récupération des biens de l’État que souhaite le président Félix Tshisekedi. Parmi eux, Joseph Kokonyangi, ex-ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, et Egwake Omer, ex-vice-ministre des Postes et Télécommunications.

Un dossier à suivre…

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi  

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