home Politique, RD Congo RDC : Destitution de Kabund, un « coup » de semonce et d’avertissement à Tshisekedi

RDC : Destitution de Kabund, un « coup » de semonce et d’avertissement à Tshisekedi

La coalition mieux le partenariat entre le Cap pour le Changement (CACH) du président de la République Félix Tshisekedi et le Front Commun pour le Congo (FCC) autour de Joseph Kabila bat de l’aile.

Décriée au départ comme une alliance contre-nature, chaque jour qui passe démontre le manque de loyauté et de sincérité entre les partenaires alors que la situation socio-économique tout comme politique du pays se détériore.

Et pour preuve, la destitution en direct de la télévision nationale et tard dans la nuit du premier Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund a Kabund sur base d’une pétition en destitution initiée par le député du MLC Jean-Jacques Mamba Kabamba.

Outre le député national Mpiana qui a porté plainte contre Mamba pour « faux et usage de faux », quatre autres députés nationaux dont Yannick Lumbu et Christophe Kitambala se trouvant à Lubumbashi, Ilunga en Afrique du Sud et Kulungu à Kenge ont constaté que leurs noms et signatures avaient étés utilisés sans permission.

Dans cette affaire de pétition, une question pourtant :  pour quelle raison la présidente de l’Assemblée Nationale cherche-t-elle à tout prix pour protéger le député national Jean-Jacques Mamba qui n’est ni de son parti et encore moins de sa coalition politique face aux poursuites judiciaires dirigées contre lui ?

« La motion de Mamba sans l’appui de notre parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC de Jean-Pierre Bemba mais soutenue par le FCC avec Mabunda ; la présidence PPRD du parlement en première ligne, est un signe d’une nouvelle coalition contre le président de la République » explique un proche de Bemba sous anonymat.

La faute de Kabund n’est pas d’avoir dénoncé des frais exorbitant (7 millions de dollars) pour le Congrès avorté de Mabunda et Thambwe ; jugés imaginaires par les précités ; mais d’avoir répliqué de la manière que l’on sait à Thambwe Mwamba sur les antennes d’une radio FM de Kinshasa alors qu’il s’attaquait au président de la République pour avoir déclaré l’Etat d’urgence sanitaire sans consulter le parlement et le sénat.

Lire aussi : RDC : Le « Congrès » de Mabunda Lioko et Thambwe Mwamba, agenda caché et dessous des cartes https://www.afriwave.com/2020/04/20/rdc-le-congres-de-mabunda-lioko-et-thambwe-mwamba-agenda-cache-et-dessous-des-cartes/

Une réaction s’impose

Pour ce qui parait être une humiliation non seulement pour Kabund, mais aussi pour son parti l’UPDS partenaire majeur de la coalition CACH, c’est plus le président de la République Félix Tshisekedi qui est visé et de qui l’on attend une réaction forte.

« Il ne faut pas compter avec cette coalition, cette destitution est un coup de semonce pour Fatshi ; on peut mettre la main sur toi si on veut et il faudra désormais un combat corps à corps avec Kabila et ses amis si le président de la République veut exister et il lui appartient de réagir. Depuis le début tout le monde parle et il n’écoute personne (en tout cas, à ce qui semble). Il est Président mais on dirait qu’il ne voit pas la portée de son rôle… C’est la politique, un monde de requin… Qu’il prie pour lui dans sa chambre et arrête de faire son Bizimungu… même si Kabund demeure député élu, qui ne dit pas que le FCC sortira de son chapeau un faux dissident CACH pour le mettre à la place et faire croire que la coalition continue. Que le président de la République décide de la dissolution de cette assemblée, un peu de dictature et qu’il arrête chaque fois de montrer qu’il est faible » explique presqu’en colère un citoyen.

Pour le chroniqueur politique d’AFRIWAVE.COM : « La politique est faite de coups fourrés et c’est toujours à « qui perd gagne ». La question réelle que les « vainqueurs » d’aujourd’hui doivent se poser est celle-ci « et si l’adversaire nous a amené au point souhaité pour montrer à l’opinion que nous sommes les plus réfractaires au changement ? ». Alors, qu’ils réfléchissent bien car en politique, il y a plein de surprises. Il y a cependant une question à laquelle le peuple congolais doit avoir une réponse. Que la présidente du Parlement donne les vrais chiffres de la tenue du fameux congrès. Il est fort peu probable que le 1er vice-président ait raconté des histoires. L’avenir nous le dira ».

Roger DIKU

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