home Politique, RD Congo, Société RDC : Usant de son « droit au silence », Daniel Shangalume Nkingi incarcéré ce soir à Makala

RDC : Usant de son « droit au silence », Daniel Shangalume Nkingi incarcéré ce soir à Makala

Daniel Shangalume Nkingi dit Massaro a usé de son droit à garder silence devant le Procureur Général près La Cour d’Appel de Kinshasa Matete où il devrait être entendu sur procès-verbal ce mercredi 20 mai 2020. Ayant d’abord refusé de comparaitre, il est demeuré silencieux à toutes les questions lui posées par le magistrat rapporte les sources de la justice.

Et ce, dans le cadre de son arrestation pour le « présumé » rôle qu’il aurait joué dans l’affaire impliquant son oncle Vital Kamerhe poursuivi dans le dossier de corruption et détournements des deniers publics du Programme d’urgence de 100 Jours initié par Félix Tshisekedi en mars 2019.

Lire aussi : RDC : Affaire Kamerhe, son neveu Daniel Shangalume Nkingi « Massaro » déféré devant la Justice https://www.afriwave.com/2020/05/20/rdc-affaire-kamerhe-son-neveu-daniel-shangalume-nkingi-massaro-defere-devant-la-justice/

Comme conséquence, le parquet a décidé de son déféremment devant le tribunal en le mettant en détention préventive à la prison centrale de Makala où il a rejoint son oncle Vital Kamerhe ce soir.

Pour rappel, en cavale depuis le 14 avril 2020, Daniel Shangalume Nkingi a été arrêter par les agents des renseignements le vendredi 15 mai 2020 en compagnie de deux complices dont son « chargé de mission », un certain Wete Pady Héritier dans une ferme sur Le Plateau de Bateke non loin de Kinshasa.

Des lourds soupçons pèsent sur le neveu de Vital Kamerhe d’être l’entremetteur entre son oncle de Directeur de Cabinet du président Tshisekedi qui nie tout et le vieil homme d’affaires libanais Samih Jammal.

Dans cette affaire de corruption présumée, Shangalume Nkingi apparait comme l’un de principaux maillons de la chaîne qui manquait pour établir la vérité de la relation entre les deux principaux accusés, son oncle Kamerhe et le libanais Jammal. Il serait également soupçonné d’être en personne bénéficiaire d’une partie de l’argent détourné vu le train de vie qu’il affichait il y a sous peu.

Pour notre commentateur politique habituel, les choses sont claires : « Le mutisme de Massaro n’est pas surprenant. Il fallait même s’y attendre. Celui qui doit son ascension sociale et la richesse insolente à son oncle ne pouvait pas d’entrée de jeu le trahir car il comprend mieux maintenant que les retournements de situations sont rapides dans la vie. Il est passé de pauvre à très riche. Il en était devenu arrogant. Hier, il a été fugitif ; aujourd’hui, il est détenu en prévention d’une probable condamnation ».

Et de poursuivre : « Son silence vaut évaluation de la situation. Peut-il rebondir avec son oncle s’il s’en sort ou risque-t-il de tout perdre s’il est vite trop bavard ? Pourra-t-il encore se prévaloir d’une protection de solidarité ethnique ou pas? Il y a sans doute plein de calculs derrière ce mutisme.
D’autre part, on ne sait pas quelle « injonction » il pourrait recevoir en prison où sont détenus ses coaccusés. Je pense que sa langue se déliera si et seulement s’il se rend compte qu’il est le bouc émissaire idéal sur lequel se décharger de tous les maux. Après tout, électoralement parlant, il ne pèse rien
».

La reprise du procès Kamerhe prévue le 25 mai 2020 devra sûrement apporter des rebondissements sur le rôle de chacun dans cette affaire vue que Massaro y comparaitra en compagnies des autres inculpés.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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