home Politique, RD Congo, Société RDC : La Résidence scabreuse de Ne Muanda Nsemi et des chefs d’accusations graves

RDC : La Résidence scabreuse de Ne Muanda Nsemi et des chefs d’accusations graves

Avec ses allures d’un vaisseau fantomatique du chantier en perpétuelle construction dehors, personne ne savait ce qui se passe en son intérieur dans cette résidence de Ne Muanda Nsemi. Située Quartier Joli Parc à Ma Campagne dans la commune de Ngaliema, c’est un endroit en perpétuelle transformation intérieure qu’on a découvert à l’occasion de sa deuxième interpellation par les forces de sécurité congolaise le vendredi 24 avril 2020.

A l’instar de l’autoritaire propriétaire et « prince » de lieu en personne, c’est un endroit scabreux où vivait des enfants, des femmes, des hommes et des vieillards ; tous adeptes du gourous et parfois venus du fin fond de la province voisine du Kongo Central.  

Les images inédites d’une consœur journaliste ont révélées un endroit austère, crasseux, dangereux, insalubre et malodorant pour la santé physique même des personnes en promiscuité, inacceptable en cette période de la pandémie du coronavirus (Covid-19) où la distanciation sociale devrait être de rigueur pour tous.

« Malgré ses délires mystico-religieuses, l’ancien professeur de chimie Ne Muanda Nsemi en homme intelligeant savait bien ce qu’il faisait en endoctrinant des gens de cette manière » explique un voisin qui dit « en avoir marre par-dessus-la-tête depuis des années que ça dure ».

« Pourquoi toutes ces transformations de sa forteresse avec des murs intérieurs épais, des caves comme celui dans lequel il a été retrouvé par les policier et avec quelles autorisations »… se questionne le même voisin ?

Droit d’images Kitsita Ndongo Rachel du Magazine Actu30

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Des chefs d’accusation graves

C’est pour motifs de « rébellion », « atteinte à la sûreté de l’État » et « incitation à la haine tribale » que l’ex-député national Zacharie Badiengila, alias Ne Muanda Nsemi a été interpellé après l’assaut de la police contre sa résidence qui a provoqué la mort d’au moins huit adeptes de la secte, des armes blanches et des fusils calibres 12 ayant été trouvés sur le lieu.

Blessé à la tête lors de cette intervention, le gourou politico-sectaire avait été soigné dans un centre hospitalier avant d’être conduit ai siège du commissariat général de la police avant son transfert au parquet qui a requis sa conduite au CNPP (Centre neuro-psychopathologique) de Kinshasa afin de « déterminer s’il est en possession de toutes ses capacités mentales pour subir un interrogatoire. Dans le cas où son état nécessiterait des soins appropriés, il sera gardé là-bas sous la responsabilité du parquet » comme l’expliquait la police de Kinshasa.

Autoproclamé président de la RDC depuis le 4 janvier 2020 en invoquant « un coup d’État divin », Ne Muanda Nsemi et des adeptes de son mouvement « Bundu Dia Kongo » ont quotidiennement défié l’autorité de l’Etat par un discours séparatiste avoué.

Les affrontements avec les forces de sécurité tant autour de sa résidence sise le long d’une voie qui s’appelle… avenue Haute-Tension et à l’intérieur du pays dans la province voisine du Kongo-Central à l’ouest de Kinshasa ont fait plusieurs morts.

Partisan d’une scission de leur province du Kongo Central, les séparatistes du « BDK » voulaient s’en prendre aux « non-originaires », c’est-à-dire ces Congolais venus d’autres provinces.

Fugitif en cavale depuis cette nuit du 17 mai 2017 où ses adeptes avaient attaqué la Prison centrale de Makala où il était incarcéré par le régime Kabila, Ne Muanda Nsemi était réapparu début 2019 après l’investiture du nouveau président de la République Félix Tshisekedi.

A la tête de son mouvement Bundu Dia Kongo, il affirme être investi d’une mission divine de vouloir reconstituer l’ancien royaume Kongo tel qu’il existait au XVe siècle, avant la colonisation, en allant de l’Angola au Gabon.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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