Scène de pagaille et bousculades, c’est l’ambiance vécue ce matin du dimanche 05 avril 2020 devant l’Hôtel de Ville de Kinshasa où aucune mesure de distanciation sociale n’aura été remarqué en ce moment du coronavirus.
Une foule gens agglutinés se battaient pour obtenir le fameux « sésame » ; le macaron « Laissez-Passer Stop Covid-19 » d’entrée dans la commune administrative de la Gombe à dater de demain lundi 06 avril 2020.
Considérée comme épicentre de la contamination au Covid-19 dans le pays, la commune de la Gombe sera mis en confinement total et interdit à toute personne non résidente du 06 au 20 avril courant sur décision du gouverneur de la ville-capitale Gentiny Ngobila Mbaka.
Dans sa décision, un certain nombre des catégories des personnes et structures ayant un impact ou un lien direct sur la vie quotidienne de Kinois pourraient y accéder moyennant une accréditation spéciale sous forme de laissez-passer. Ainsi, la taskforce présidentielle, le personnel médical et soignant, les banques, les sociétés de gardiennage et de télécommunications sont-ils autorisés via ce laissez-passer non nominatif mais portant un numéro d’identification.
Vu la manière dont les choses se sont passées ce dimanche, il y a moyen de se poser la question de savoir si l’Hôtel de Ville de Kinshasa n’est pas complice dans le non-respect des mesures édictées en ce temps pour freiner la pandémie ?
À l'Hôtel de ville de Kinshasa ce matin lors de la distribution des macarons autorisant la circulation dans la commune de la Gombe. Où se trouve la distanciation sociale recommandée pour ne pas contribuer à la propagation du covid-19 ? Quid d'un confinement chaotique à venir ? pic.twitter.com/H5iqD0a0RQ
— Roger DIKU (@DKapotho) April 5, 2020
Ce que réfute Freddy Bonzeke Iliki, Directeur du Cabinet du gouverneur Ngobila qui explique que « Le badge n’est pas un privilège réservé à certains. Dans son communiqué, le gouverneur a nommément cité les catégories de personnes qui sont autorisées à circuler à Gombe. Il s’agit du personnel médical et soignant, les agents des banques, des sociétés de gardiennage et de télécommunications ; en bref, toute personne ou toute structure ayant un impact direct sur la vie quotidienne de Kinois ».
Et comme pour se dédouaner de la pagaille engendrée, il poursuit : « Le respect de la distanciation sociale est un devoir de tout citoyen pendant cette période du Coronavirus. Il ne faut pas toujours penser que c’est la police qui doit l’imposer. Ceux qui sont là en train de s’agglutiner devant l’Hôtel de Ville sont en train de prendre des risques inutiles parce qu’ils ne connaissent pas ceux qui sont autour d’eux. Sont-ils en bonne santé ? Sont-ils contaminés ? Quant à nous, nous avons travaillé en commission. Nous avons des listes et connaissons les besoins de chacun. Tout le monde ne va pas travailler à Gombe pendant la période de confinement. C’est impossible. Sinon, il n’y a pas confinement. Donc, on ne peut pas faire en sorte que l’exception devienne la règle et la règle devienne l’exception ».
Chose grave, certaines personnes interrogées sur place parlaient du monnayage du fameux laissez-passer entre 15 et 20 dollars US.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi