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RDC : Test du Vaccin-Covid-19, la « Colère » de Félix Tshisekedi et le « Rétropédalage » de Muyembe

Il n’aura fallu que l’espace de quelques heures pour que le « bon » Dr Jean-Jacques Muyembe, responsable du Comite Multisectoriel de la Riposte à la Pandémie du Covid-19 à la présidence de la République revienne sur ses propos tenus quelques temps auparavant.

Au cours d’une conférence de presse tenue le vendredi 03 avril 2020 à Kinshasa, l’homme qui a mené le combat contre la maladie à virus Ebola, annonçait que la RDC avait été choisi parmi « les pays candidats pour des tests cliniques sur ses malades d’un vaccin contre le Covid-19. Les essais de ce médicament fabriqué soit aux États-Unis, soit au Canada ou soit en Chine pourraient débuter vers les mois de juillet-août en RDC ».

Coup de sang dans la population congolaise au soir même et la twittosphère qui s’emballe pendant que l’opinion africaine toute entière comme ses diasporas se dressaient pour dire NON à un quelconque test de vaccin du Covid-19 sur ses populations.

Dans une deuxième vidéo officielle du Secrétariat Technique cette fois-ci au titre évocateur « Le Point sur la Riposte », Muyembe, l’air grave mais en mode « rétropédalage » « feint d’apprendre qu’une vidéo circulant dans les réseaux sociaux et qu’il a lui-même visionné l’a mal fait comprendre dans la population ». Raison de sa seconde intervention du soir pour « apaiser la tension observée, son intention en parlant du vaccin Covid-19 n’était pas une affirmation d’un début de vaccination en RDC sans qu’il soit testé auparavant en Amériques et ailleurs ».

La colère de Fatshi…

Selon des sources vérifiées d’AFRIWAVE.COM, au soir même de l’intervention de Muyembe, sa mise au point rapide avait été obligé par un « coup de colère » du président de la République Félix Tshisekedi qui n’aurait pas du tout « apprécié » la cacophonie dans la communication sur cette pandémie mortelle.

De la ville de Kinshasa, la capitale et épicentre de la maladie où le confinement décidé tarde à se mettre en place comme dans le reste du pays ; Fatshi a comme l’impression que « personne ne respecte son autorité, ses décisions et que tout est fait pour saboter ses mesures afin de le faire paraître comme quelqu’un qui ne fait rien.  Il fallait donc que Muyembe éteigne seul le feu qu’il venait d’allumer au risque d’embrasser le pays en cette période d’incertitudes et de peur » nous explique un conseiller proche du chef de l’Etat sous couvert d’anonymat.  

La colère et les vives réactions suscitées par la première sortie de Muyembe n’ont pas échappé à cet imaginaire congolais fécond : « Muyembe et sa famille devraient être les premiers sur la liste de test de ce vaccin. Nous avons 65 ministres, 500 députés nationaux et 109 sénateurs qui constituent un échantillon largement suffisant ; ainsi ils pourront nous faire leur rapport parlementaire à l’issu du test de ce vaccin » pouvait-on lire dès hier soir sur les réseaux sociaux.

Contexte mondial

Comme un canular du poisson d’avril, tout était pourtant partie le mercredi 1er avril 2020 sur le plateau du LCI, une chaine d’informations en continue du Groupe français TF1 ; lorsque deux médecins jouant à des « provocateurs » ont évoqué « la possibilité de tester un vaccin en Afrique : où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ».

Pince sans rire, Jean-Paul Mira, chef de la réanimation à l’hôpital Cochin de Paris lançait : « Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études avec le sida, où chez les prostituées : on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées. Qu’est-ce que vous en pensez ? ».

Réponse du Pr Locht, un autre intervenant sur la plateau et Directeur de Recherche à l’Inserm (seul organisme public de recherche français) : « Vous avez raison » avant d’enchainer « on est d’ailleurs en train de réfléchir en parallèle à une étude en Afrique avec le même type d’approche, ça n’empêche pas qu’on puisse réfléchir en parallèle à une étude en Europe et en Australie ».

Face aux nombreuses réactions d’hostilités en Afrique et dans ses diasporas à travers le monde, et en rapport avec les propos de son Directeur le Pr Locht ; l’Inserm avait tenté de relativiser : « Des essais cliniques sont en cours ou sur le point d’être lancés dans les pays européens (Pays-Bas, Allemagne, France, Espagne…) et en Australie. S’il y a bien actuellement une réflexion autour d’un déploiement en Afrique, il se ferait en parallèle de ces derniers. L’Afrique ne doit pas être oubliée ni exclue des recherches ».

Le mal avait été déjà commis au travers de cette incompréhension face à la colère contre ces scientifiques occidentaux qui à tout prix sont prêts à utiliser des « cobayes humains africains » pour faire des essais thérapeutiques de leurs médicaments avec la complicité de certains dirigeants. Une affaire des gros sous et des rétrocommissions juteuses sûrement.

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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