home Culture & Société, Politique, RD Congo KINSHASA : Un lundi « noir » des destructions et pillages sur le Campus de l’UNIKIN

KINSHASA : Un lundi « noir » des destructions et pillages sur le Campus de l’UNIKIN

Le Campus de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) a été le théâtre de destruction et de pillage hier lundi 06 janvier 2020, lors d’une nouvelle journée de tension entre étudiants et forces de sécurité appelées à la rescousse pour rétablir l’ordre sur le Mont Amba.

Et pour cause, une manifestation d’une centaine d’individus contre la révision à la hausse et pour la réduction du coût des frais académiques pour l’année 2019-2020 qui a dégénéré en une un série des destructions et de pillage systématiques.

Selon des sources, à l’Université de Kinshasa ; ces frais académiques pour l’année 2019-2020 ont été fixés à 490.500 FC pour les classes de recrutement et à 485.500 FC pour les classes montantes. Et ce, après échanges entre le Comité de Gestion, l’Association des Professeurs, celles du Corps Scientifique, du Personnel Technique et Ouvriers ainsi que la Coordination estudiantine.

Une manifestation non autorisée

Non autorisée par l’autorité urbaine de la ville de Kinshasa qui n’en avait pas reçu une demande et censé se dérouler à l’intérieur du périmètre universitaire, cette manifestation a débordé lorsqu’un groupe des casseurs a voulu descendre du côté du Rond-point Ngaba dans la commune du même nom.

Une situation qui selon la police La police et pour « éviter tout débordement, dans sa mission légale de maintien de l’ordre public est intervenue à coup des gaz lacrymogènes pour rétablir l’ordre et protéger les personnes qui n’étaient pas concernées par cette manifestation étudiante mais dont la quiétude a été troublée ».

En fin de journée et au décompte final, c’est un bilan humain et matériel lourd selon le communiqué signé le commissaire provincial et commandant ville Kasongo Kitenge Sylvano : « 7 blessés graves et 2 légers du côté de la police,  11 personnes dont 5 étudiants interpellées, le bâtiment administratif dont la salle Mgr Luc Gillon vandalisé,  le siège de l’association des professeurs de l’Unikin saccagé, l’agence BCDC Unikin vandalisée avec intention de voler. Un coffre-fort a été forcé, un véhicule appartenant à un chef des travaux de l’ISTM incendié ».

Contrairement aux images et rumeurs relayées sur les réseaux sociaux, la police nie fermement « avoir fait usage d’armes létales et aucun policier n’est entré dans un home étudiant » et affirme que l’intervention de ses forces dans « l’enceinte de l’université pour stopper les actes de vandalisme a été autorisée par la hiérarchie ».

Ledit communiqué rappelle que « la police était déployée aux alentours de l’université depuis le dimanche 05 janvier 2020 pour empêcher les présumés bandits des quartiers environnements de profiter de la manifestation des étudiants pour poser des actes répréhensibles ».

Il faut tout de même le rappeler que parmi les personnes interpellées figuraient des non-étudiants dont certains badauds (Kulunas) des quartiers Livulu et Mbanza-Lemba qui se seraient illustrés dans les actes de pillages et de violences contre les forces de l’ordre.

L’APUKIN pour des sanctions exemplaires et dénonce

De son côté, dans un communiqué de son Comité Exécutif signé Prof Bokolo Matthieu ; l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa condamne ce qu’elle qualifie des « forces négatives qui continuent à instrumentaliser les jeun es pour des intérêts occultes ».

Dénonçant les « actes de barbarie et de terrorisme contre les infrastructures, entre autre la Banque Commerciale du Congo (BCDC), le Rectorat, le Secrétariat Général Académique, les Services de Finances et de Budget », l’APUKIN exige des « sanctions exemplaires à l’endroit e toute personne impliquée dans ces actes criminels » et « propose le déguerpissement de tous les étudiants des résidences universitaires pour une durée indéterminée ».

Elle suspend en outre « les activités académiques jusqu’à nouvel ordre afin de permettre la restauration d’un climat de paix sur le site universitaire » en invitant « les étudiants au respect du protocole d’accord du conseil de Partenaires signé le 19 décembre 2019 ».

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

print

Partagez