La Dynamique de l’opposition qui avait porté la candidature de Martin Fayulu Madidi à la présidentielle de décembre 2018 porte désormais un nouveau nom : « Dynamique pour la Vérité des Urnes (DVU).
Ce changement d’appellation est intervenu lors de la dernière convention de la plateforme tenue le 27 août 2019 à Kinshasa en présence de son fidèle lieutenant Adolphe Muzito et un nouvel allié des circonstances en la personne de l’ex-UDPS Tshisekedi, Valentin Mubake, président de l’UDPS-Le Peuple. Leur credo : « l’auto-libération » du peuple sans en apporter les moyens de sa politique.
Selon les observateurs de la scène politique de Kinshasa, la naissance de cette « nième » plateforme politique sonne ainsi le « glas » de Lamuka, cet autre rassemblement politique qui avait pourtant fait de Fayulu son candidat unique en novembre 2018 à Genève. Et ce, après l’exclusion des candidatures à la présidentielle de Katumbi, Bemba et Muzito.
Lamuka qui était déjà en agonie n’attend que ses « funérailles » qui n’auront peut-être jamais lieu, les vrais leaders ayant choisi de s’opposer au nouveau régime autrement. Ainsi Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Mbusa Nyamwisi ont-ils préférés de mener leur opposition républicaine à l’intérieur du pays selon leurs propres dires, Freddy Matungulu s’étant « exilé » comme administrateur à la Banque Africaine de Développement (BAD) pour le compte de la RDC.
Hier encore soutenue par certains medias occidentaux et des réseaux des lobbies d’affaires qui ne parlent presque plus de lui, Martin Fayulu est aujourd’hui à vrai dire un « homme seul » ; la majorité de ses anciens collègues de l’opposition ayant préférés s’opposer au nouveau régime autrement.
Le président du parti Engagement Citoyen pour le Développement (Ecidé) et candidat malheureux à la dernière présidentielle qui n’a jamais intégré sa défaite se considère toujours comme le « président élu ». Il n’est plus qu’avec Adolphe Muzito, l’ex-membre exclu du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) qui l’avait pourtant porté au pouvoir comme premier ministre ; un nouveau venu dont la réelle appartenance à l’opposition est toujours sujet à caution et qui ne possède ni base ni poids politique reconnus.
Valentin Mubake, un cas à part
Valentin Mubake est un cas à part dans la jungle politique congolaise par ses alliances et autres retournements de vestes : « Il fut l’un de nos cadres les plus brillants du vivant de feu président Tshisekedi d’heureuse mémoire dont il fut un des conseillers les plus proches. A cause de ses turpitudes, il avait été éloigné un temps assez long et du président et du parti avant sa réintégration. A l’issue du dialogue de la CENCO et la mort inattendue d’Etienne Tshisekedi, l’on sait comment et de quelle manière Mubake s’est comporté avec à la clé son dernier auto-exclusion du parti » se souvient avec amertume un collègue de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS approché à Limete.
« Que représente Valentin Mubake aujourd’hui et que peut-il apporter de plus à Fayulu ? » se demande un autre cadre de l’UDPS-Tshisekedi sous anonyme. « Son attelage momentané demeure sans avenir et Fayulu en est conscient. Après avoir rejeté la main tendue du président Félix Tshisekedi de travailler ensemble, sa mésaventure de coalition avec Ngbanda à Bruxelles du reste non approuvée par ses amis de Lamuka n’ayant rien rapporté ; il s’allie à Mubake qui n’a aucune base à l’instar de Muzito. Nous leur souhaitons un bon chemin et l’avenir nous le dira » poursuit ce cadre.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi