home Politique, RD Congo, Société RDC : En pleine crise d’Ebola, le ministre de la Santé Oly Ilunga démissionne !

RDC : En pleine crise d’Ebola, le ministre de la Santé Oly Ilunga démissionne !

Réelle démission ou une fuite en avant, Oly Ilunga Kalenga ; ministre de Santé dans le gouvernement démissionnaire et en affaires courantes a fini par jeter l’éponge en présentant sa démission au chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dans son courrier daté du 22 juillet 2019.

Comme pour culpabiliser le chef de l’Etat, cet ancien de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et ex-médecin personnel de feu Etienne Tshisekedi devenu membre du gouvernement Tshibala dans les conditions que l’on connait justifie son départ par la décision du président de la République daté du 20 juillet de « placer la conduite de la riposte à l’épidémie de la Maladie à Virus Ebola (MVE) sous sa supervision directe, par le truchement d’un Secrétariat Technique qui a reçu mission de coordonner l’ensemble des activités de la riposte » écrit-il.

Pour l’opinion et dans ce qui ressemble à « une espèce d’une fuite en avant » du fait qu’il ne se retrouve pas dans l’équipe nommée par Félix Tshisekedi, Oly Ilunga a peut-être raté son coup en démissionnant en pleine crise de riposte contre Ebola au regard des résultats sur terrain engrangés par ses équipes dont il fut coordonnateur principal depuis presqu’un an.

La personne en qui le chef de l’Etat a confié la coordination du Secrétariat Technique en l‘occurrence le Pr Docteur Muyembe Tamfum est un spécialiste mondialement reconnu dans la lutte contre Ebola. Microbiologiste présent de tous les combats contre les épidémies en RDC en Afrique, depuis 1976 ;  année de l’apparition de la célèbre épidémie de Yambuku ou de Marburg, ancêtre d’Ebola, Muyembe fut coordonnateur des équipes de riposte de l’ex-Zaïre sous Mobutu avait eu raison, en un temps record, des épisodes d’Ebola à Kikwit dans les années 1980.

Actuellement à la tête de l’Institut National de Recherches Biomédicales (INRB) est à la tête d’une équipe qui a prouvé son efficacité dans les analyses des échantillons de sang, de salive et de selles prélevés sur les sujets suspectés d’être porteurs du virus à Ebola.

Même s’il s’interrogeait déjà sur les réelles « motivations de l’OMS après sa décision de déclarer l’épidémie d’Ebola une urgence sanitaire mondiale » et qu’il indiquait que « sur terrain, cela ne changera rien », Oly Ilunga tente d’expliquer que : «  La crise d’Ebola en cours n’est pas une crise humanitaire. C’est une crise de santé publique qui intervient dans un environnement caractérisé par des problèmes de sécurité, de développement et de carences du système de santé ».

Presqu’un an depuis la déclaration de la maladie dans l’Est du pays le 1er aout 2018, le Dr Oly Ilunga dénonce certes « les pressions de toutes parts tendant à en faire une crise humanitaire, dont les logiques d’intervention consacrent la mise en place d’un système parallèle qui ne renforce jamais le système de santé existant ».

Le médecin congolais qui dit « accepter les conclusions du comité mondial » suspecte qu’elles n’aient été prises sur « des pressions par des personnes qui veulent utiliser la déclaration de l’urgence internationale comme un mode de levée de fonds pour l’OMS et pour des agences humanitaires. Certains pays ayant critiqué l’OMS pour n’avoir pas déclaré l’urgence mondiale et conditionnant  l’augmentation de leurs contributions à la riposte à la déclaration du fait » déplore-t-il dans les médias.

Le ministre démissionnaire revient sur ce qu’il dit être « un autre enjeu majeur de cette épidémie » qui est l’introduction d’un nouveau vaccin dans le cadre de cette riposte », celui utilisé actuellement « étant le seul qui a démontré son efficacité et qui donne une protection immunitaire en dix jours ». 

Lire aussi : La RDC ne veut pas du vaccin belge contre Ebola https://www.afriwave.com/2019/07/19/la-rdc-ne-veut-pas-du-vaccin-belge-contre-ebola/

En parlant de ce qu’il considère comme une « guerre » dans la lutte contre Ebola, le Dr Oly Ilunga conseille à ce que le futur gouvernement « fasse preuve de leadership et de cohérence dans le dialogue stratégique avec les partenaires et les options prises en rapport avec la riposte ».

Clément Wa Mbuyi

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