C’est l’Archevêque métropolitain émérite de Kinshasa et cardinal du pays en personne, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya qui a célébré en personne la liturgie pascale du dimanche 21 avril 2019 en présence du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’évènement a eu pour cadre la Cathédrale Notre Dame du Congo de la commune de Lingwala à Kinshasa où le chef de l’Etat était venu prier pour la circonstance.
« Le Président de la République est venu rendre une action de grâce, depuis son avènement à la tête de notre pays. Que le mandat du président Félix Tshisekedi soit bénéfique pour le peuple de Dieu », déclarait Mgr Monsengwo dans son homélie.
Cette sortie de Pâques 2019 du cardinal tranche avec son successeur à l’archevêché de Kinshasa qui faisait entendre un autre son de cloche la veille, soit le samedi 20 avril 2019 au soir tout en demeurant toujours aussi sévère envers le nouveau chef de l’Etat.
Selon une source catholique bien informée, la déclaration du cardinal au cours de la messe pascale est venue pour « apaiser les esprits après ses durs propos tenus lors de la journée des Conférences catholiques de Bruxelles quelques semaines auparavant », mais aussi corriger certaines « prises de position critiques de Mgr Ambongo qui demeure le seul à être aussi critique vis-à-vis du président de la République ».
Du reste poursuit notre source, « ce ne pas pour rien qu’Ambongo s’est effacé lors de la messe de dimanche en laissant place au cardinal pour la célébration de dimanche. Ambongo étant le seul dernier prélat à s’accrocher au discours sur la vérité des urnes alors que la CENCO et les Évêques du Kasaï ont fini par accepter le fait. »
En effet pour Mgr Fridolin Ambongo dans son message pascal samedi soir, « Dans notre pays, nous célébrons cette fête dans un contexte où les désespoirs gagnent de plus en plus les cœurs des congolaises et des congolais. Il y a un temps, les espoirs de tout un peuple ont été brisés et sacrifiés sur l’autel des intérêts et calculs égoïstes de quelques personnes, créant ainsi frustration et découragement. Pire encore, nous constatons que les conditions d’une société de paix et de justice traînent encore à advenir». Ce au regard des « récents événements socio-politiques de ces derniers jours qui n’ont pas beaucoup réalisé les rêves de notre peuple et ne font qu’entretenir un climat d’incertitude pour un lendemain meilleur en RD Congo » selon lui.
Malgré cette remarque dure, le nouveau Archevêque de Kinshasa dit aussi qu’« En même temps ; nous sentons que nous devons le soutenir » et en appelle à ne pas laisser « la haine, le tribalisme, la corruption ainsi que ses effets, la division (…) gagner les cœurs. Malheureusement, c’est vers cette direction que beaucoup veulent conduire le peuple congolais » avait-il conclu.
Toutes choses restant égales par ailleurs, les catholiques sont-ils aujourd’hui aussi divisés par leurs dirigeants se demande l’opinion ? La réponse étant peut-être un « secret » de confessionnal pour les « princes » de l’église qui en répondront un jour.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi