home Politique, RD Congo LU POUR VOUS : Fatshi, seul face à l’artillerie “médiatique” lourde étrangère !

LU POUR VOUS : Fatshi, seul face à l’artillerie “médiatique” lourde étrangère !

Qu’il ou qu’elle s’appelle Hubert Leclercq ou Marie-France Cros pour La Libre Belgique, Christophe Rigaud pour Afrikarabia, Sonia Rolley pour Rfi ou Joan Tilouine pour Le Monde, les confrères occidentaux très intéressés par la situation politique en République Démocratique du Congo semblent résolus à “liquider” le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dont le seul tort est de ne pas “liquider” son prédécesseur Joseph Kabila.

Ils auront préféré à la passation pacifique des pouvoirs (alternance démocratique) une passation brutale, quitte au sang de couler abondamment sur le sol congolais comme s’il n’en suffisait toujours pas.

Ainsi, les faits et gestes du Chef de l’Etat sont-ils scrutés dans le sens plutôt de le discréditer dans l’opinion que de l’aider à assumer son mandat qui est tout de même de cinq ans, selon l’article 70 de la Constitution.

En d’autres termes, pendant cinq ans, l’artillerie médiatique lourde sera utilisée à l’extérieur avec relais garanti à l’intérieur du pays.

Le paradoxe à relever d’emblée est qu’ayant presque tous joué la carte Katumbi contre Kabila surtout entre 2015 et 2018, ces confrères agissent comme s’ils continuaient à jouer la carte Katumbi, mais cette fois contre Tshisekedi, et cela au moment même où ce dernier pose des actes favorables à l’ex-gouverneur du Katanga, notamment en lui faisant délivrer un passeport biométrique devant faciliter son retour au pays.

On serait tenté de croire qu’ils agissent pour le compte de l’intéressé ou qu’ils se sont affranchis de son “sponsoring”. Dans la première éventualité, c’est d’une extrême gravité. Dans la seconde, c’est l’indice que l’enjeu véritable est ailleurs.

De toutes les façons, le constat est qu’ils en veulent sérieusement, que dis-je ?, terriblement à Fatshi. Exactement comme le cardinal Laurent Monsengwo. Dans l’interview accordée à La Libre le 26 février dernier, il a affiché à son égard une haine effroyable en déclarant : “Si on voulait mettre fin une fois pour toutes au système de gouvernance de Kabila, Monsieur Félix Tshisekedi aurait simplement dû reconnaître sa claire et nette défaite, ne pas se faire nommer, féliciter le vrai vainqueur et le régime de Kabila allait s’effondrer”.

Sur place à Kinshasa, le constat fait est celui du chien qui aboie pendant que la caravane passe. Marie-France Cros peut tourner en dérision le Chef de l’Etat avec le titre “Tshisekedi, Président impotent”,  personne à l’UDPS ne réagit. D’autres chroniqueurs peuvent en faire autant, personne ne réagit non plus. Par UDPS s’entend la communication du parti, mais aussi des médias nationaux proches.

Cette politique de “communication-non-communication” a pourtant coûté très cher à Joseph Kabila et au PPRD avec impact certain successivement sur l’AMP, la MP et FCC. Encore que sous le régime Kabila, il y a eu un certain Lambert Mende, tribun au verbe facile et à l’argument bétonné, devenu dans une certaine mesure la coqueluche des médias occidentaux.

Faute de gouvernement disposant de toute la plénitude de ses prérogatives (conséquence normale de l’abus du langage lorsqu’on parle de liquidation des affaires courantes), et faute de ressources humaines habilitées à le faire (Omanga et Luakabwanga viennent à peine d’être nommés respectivement Directeur de la Communication et Directeur de la Presse présidentielle), on ne peut pas demander au Directeur de cabinet Vital Kamerhe, tout aussi tribun au verbe facile et à l’argument bétonné qu’il est, de “commander la résistance”. Sa fonction stratégique ne sied pas avec cette charge qui permet de recevoir des coups et d’en donner.

C’est le boulot du parti (UDPS en l’occurrence) et des médias s’affichant pro-Tshisekedi.

Aussi, en vient-on à se demander où est passée l’armée numérique de l’UDPS avec ses centaines de milliers de jeunes, au nombre desquels des dizaines de milliers d’étudiants, toujours prêts à prendre la défense du chef. Ou encore où sont passés les chroniqueurs politiques pointus desdits médias qui semblent avoir du mal à réaliser combien l’avenir du pays est aujourd’hui entre les mains de Fatshi, devenu Josué de la Bible. Oui : où sont les Moïse en prière pendant que Josué est, lui, au front en train de combattre non pas ses pairs  d’Israël mais Amalek.

Auraient-ils perdu (de) leur mordacité ?

Les confrères étrangers cités ci-dessus ont un modus operandi connu : quand ils ne sentent aucune résistance en face, ils foncent. Et enfoncent. Et défoncent. Quand ils perçoivent cependant une résistance farouche, ils recherchent l’autre son de cloche. Ils savent qu’il en va de leur crédibilité.

Il est vrai qu’ils n’arrêteront que le jour où ils auront atteint leur objectif. Dans cette optique, les acteurs politiques majeurs comme Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Félix-Antoine Tshisekedi et autres Vital Kamerhe pour ne pas citer Martin Fayulu passeront par pertes et profits le moment venu. “La fin justifie les moyens”, dit-on.

Que faire alors ?

Au lieu de continuer à les ignorer, il y a lieu de les approcher pour une raison simple : ils ont certes l’artillerie médiatique lourde, mais c’est le Congo qui dispose de la “matière première”. Celle qui les attire.

Comprenne qui pourra.

Omer Nsongo die Lema

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