home Politique, RD Congo ÉLECTIONS-RDC : Quand Martin Fayulu traite le « président élu» Félix Tshisekedi de « faire valoir »…

ÉLECTIONS-RDC : Quand Martin Fayulu traite le « président élu» Félix Tshisekedi de « faire valoir »…

La passion et le désespoir en politique sont parfois porteurs de comportements inadmissibles par des personnes censées représenter une certaine hauteur dans leur expression comme leur pensée.

C’est le cas de Martin Fayulu Madidi, candidat commun malheureux de la coalition Lamuka et arrivé deuxième derrière Félix Tshisekedi à la présidentielle du 30 décembre 2018 dernier. Pendant qu’il n’a même pas encore épuisé ses recours auprès des instances appropriées, notamment la Cour Constitutionnelle ; celui qui croyait son heure arrivée et qui se voyait déjà dans le fauteuil de chef de l’Etat n’y va pas par quatre chemins.

Alors que sa propre désignation du 11 novembre 2018 à Genève comme candidat unique d’une partie de l’opposition était entachée d’une tromperie, Fayulu qui se croit sa « victoire volée » en appelle à la rue, aux catholiques et aux communautés africaine et internationale pour l’installer dans son pouvoir.

A lire aussi : RDC : Comment Fayulu a été désigné candidat commun de l’opposition pour la présidentielle 2018 https://www.afriwave.com/2018/11/13/rdc-comment-fayulu-a-ete-designe-candidat-commun-de-lopposition-pour-la-presidentielle-2018/

Certes dans une réaction de colère d’un perdant dans une interview sur RFI au lendemain de sa défaite, Fayulu s’en prend nommément au « président élu » lorsqu’il déclare : « Je me demande où Mr Tshisekedi est allé chercher les 7 millions des voix » comme si tous les congolais n’avaient voté que pour lui.

Dans son désespoir de cause, l’homme politique propulsé subitement « opposant numéro un » utilise carrément l’insulte contre Félix Tshisekedi en le qualifiant d’un « faire valoir » comme si lui Fayulu était le seul homme politique capable et intègre du Congo. Propos qu’appréciera à sa juste valeur le président élu, lui qui lui avait pourtant rendu hommage en déclarant que ses concurrents (Fayulu et Shadary) n’avaient nullement « démérités » malgré qu’ils ne soient pas élus président de la République.

Il faut le reconnaître que Fayulu est allé trop loin, même s’il était sous le coup de la colère. En politique, on a des amis ou des adversaires ; mais jamais des ennemis. Dire d’un ami d’hier qu’il n’est qu’un « faire valoir », c’est le traiter en ennemi. Pourtant, tous les deux ont encore une longue carrière politique devant eux.

À la lumière de ce comportement inapproprié de Fayulu, l’on devra se demander quel chef de l’Etat aurait-il dû être et l’on comprend que les relations entre les politiques congolais ne sont dirigés que par des intérêts personnels contrairement à ce qu’elles devraient être ; à savoir le bien-être de la population du pays tout entier.

Au passage, Fayulu peut-il dire au même peuple congolais dont il se prend pour le grand et unique défenseur le type de relations qu’il a avec ses deux nouveaux mentors Bemba et Katumbi ? Et qu’en pensent ces deux politiques à la base de son ascension au risque de se faire traiter de la même sorte un jour ?

Qui ne se souviendra pas des « oukaz » du même Fayulu contre Kamerhe à l’époque de la Dynamique de l’opposition dont il s’est approprié la paternité alors qu’il n’en est pas le fondateur. Fayulu aura le même comportement d’exclusion de la même Dynamique de l’opposition contre Lubaya lorsque ce dernier rejoigne Moïse Katumbi en Afrique du Sud.

Mais lorsqu’il a fallu de son intérêt afin qu’il soit « candidat commun » de l’opposition, Fayulu avait fini par mettre de l’eau dans son vin pour s’allier à Katumbi qu’il n’avait jamais supporté.  

« La politique étant une roue qui tourne, il faut savoir tourner la page avant qu’elle ne vous retourne » explique un cadre d’Ensemble pour le Changement sous couvert d’anonymat.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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