C’est le deuxième accident d’un avion du même type de fabrication russe, un Antonov T 76 en l’espace de quelques jours. Officiellement, l’aéronef qui transportait des renforts militaires FARDC pour la garnison de l’Est du pays aurait raté son atterrissage hier lundi 23 décembre 2018 dans les après-midi à l’aéroport de Beni Mavivi avant de s’écraser en plein champs.
65 militaires venant du Centre de formation de Kitona dans le Kongo Central étaient à bord, ainsi que 4 membres d’équipage originaires de l’Europe de l’Est et un convoyeur. Leur périple avait commencé par Kinshasa via Kisangani et c’était la deuxième rotation d’une série à destination de Beni.
Des morts et des blessés graves
Trente-neuf militaires blessés dont certains grièvement ont été enregistrés lors de ce crash et soignés à même le sol avant d’être évacuer dans les différents hôpitaux du coin avec l’aide la Monusco.
Selon Mak Hazukay, porte-parole de l’armée congolaise dans la région : « Tous les passagers qui étaient à bord de l’avion sont tous des militaires des Forces Armées de la RDC. Ils étaient au nombre de 68. Fort heureusement, il n’y a pas eu de morts mais pour le moment nous avons une trentaine des militaires qui sont blessés grièvement et qui ont été transférés à l’hôpital général de Béni pour des soins appropriés. D’autres ont des blessures légères. Par contre, l’Antonov est irrécupérable ».
Propos du reste confirmés par le colonel Kumbu Ngoma, magistrat près la Cour militaire opérationnelle descendu sur le lieu de l’accident.
Attaque ou simple crash ?
Ces accidents à répétition des vieux avions d’origine russe posent tout de même un problème sur la fiabilité du secteur de l’aviation tant civile que militaire en RDC. Ce crash est le deuxième en l’espace d’une semaine enregistré dans le pays, trois jours après qu’un autre Antonov T 26 affrété par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) se soit écrasé un peu avant son atterrissage à Kinshasa en province du Kongo Central, faisant six victimes.
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Mais aussi et surtout ce crash de Beni laisse des interrogations pour savoir s’il s’agit vraiment d’un crash ou d’un attentat dans une région où les attaques rebelles contre les FARDC sont légions. Surtout lorsque l’on sait que les présumes rebelles ADF-Nalu ougandais que les militaires en renfort venaient pour combattre n’hésitent pas à s’en prendre même aux forces de l’ONU au travers de ses casques bleus de la Monusco.
Dépourvus de tout système de tracking et de ELS (electronic localisation system) pourtant obligatoire, ces appareils vétustes étaient bons pour la casse. « Les Antonov aujourd’hui autorisés à voler en RDC sont tous en très mauvais état de fonctionnement vu l’âge canonique de leurs moteurs souvent bricolés avec des pièces de rechange plus aux normes » explique à AFRIWAVE.COM un spécialiste sous anonymat.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi