home Politique, RD Congo, Société RDC : Le Meeting du FCC, Quid d’une polémique sur son financement ?

RDC : Le Meeting du FCC, Quid d’une polémique sur son financement ?

C’est au lendemain de sa triomphe au Stade Tata Raphaël que le meeting de présentation du candidat officiel du régime, le dauphin Ramazani Shadary a provoqué une polémique. D’abord sur l’obligation faite aux fonctionnaires civils que militaires d’être présents, aux badauds payés pour faire la figuration mais surtout sur les moyens de l’Etat qui auraient été utilisés pour son financement.

Quatre ONG, L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), l’Institut Pour la Démocratie et la Gouvernance, la Paix et le Développement en Afrique (IGDPA), l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) et la Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) ; étaient les premières à tirer la sonnette d’alarme.

Elles exigent de la CENI et du Procureur Général de la République (PGR) l’ouverture d’une enquête préliminaire si les allégations d’un financement étatique était avéré, ce pour « punir toute violation de la loi électorale, en ses dispositions interdisant l’abus des moyens et du personnel de l’Etat ».

Pour ces organisations, le FCC aurait violé et la Constitution et la loi électorale  qui interdisent  « l’utilisation à des fins de propagande électorale des biens, des finances et du personnel de l’Etat, des établissements et organismes publics et des sociétés d’économie mixte » comme en témoignent certains documents en circulation de fois aux coquilles non-voulues.

Autre exemple de leur argumentaire, ces ONG dénoncent l’utilisation des « bus de la société TRANSCO qui dépend du Ministère des transports et voies de communication et des fonds du Trésor public qui ont été distribués aux participants, sur la voie publique ».

Les quatre organisations soulignent qu’à son deuxième alinéa, le même article dispose que : « L’utilisation des biens, des finances et du personnel public visé ci-dessus est punie de radiation de la candidature ou d’annulation de la liste du parti politique, ou du regroupement politique incriminé. Toute autorité politico-administrative, tout parti politique, tout candidat ou toute personne peut saisir la Commission électorale nationale indépendante ou l’Officier du ministère public aux fins d’obtenir l’application des dispositions de l’alinéa ci-dessus ».

Et si le parlement qui s’en mêlait !

La question reste posée depuis la lettre de demande d’une question d’actualité de Muhindo Nzangi Butondo adressée au président de l’Assemblée nationale et SG du parti présidentiel Aubin Minaku. Le député national de Goma au Nord Kivu aimerait entendre le ministre des Finances « concernant le financement du meeting du FCC du samedi 27 octobre 2018 ».

Dans sa question d’actualité, le député national Muhindo Nzangi Butondo invite dans des termes on ne peut plus que clairs le ministre des Finances, Henri Yav à s’expliquer : « Conformément à l’article 138 de la Constitution de la RDC, je vous adresse cette question d’actualité pour avoir des informations sur le financement des activités politiques liées au meeting du Mouvement politique « FCC » ce samedi 27 octobre 2018. En effet, à la sortie du Rassemblement politique, des bagarres ont éclatés entre des militants excités qui se partageaient d’importantes sommes d’argent ; après vérification sommaire, des témoignages concordant, les billets disputés ont été payées par l’argent du contribuable congolais en travers une procédure d’urgence initiée par votre ministère. C’est pourquoi nous vous saisissons pour qu’en travers cette question d’actualité, le peuple congolais soit correctement informé de l’origine des fonds distribués au Stade Tata Raphaël de Kinshasa ».

Sera-t-il entendu dans sa quête reste une autre paire de manche  alors que toutes les batteries semblent être mises en marche pour faire triompher le candidat du pouvoir.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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