home Diaspora, Politique, RD Congo, Société BRUXELLES : Un rapport sur la criminalisation du mouvement citoyen La Lucha en RD Congo présenté au Parlement européen

BRUXELLES : Un rapport sur la criminalisation du mouvement citoyen La Lucha en RD Congo présenté au Parlement européen

C’est hier mardi 25 septembre 2018 que la conférence sur la crise des Droits Humains en RDC a eu lieu entre 15.30 – 17.00 au sein du Parlement européen de Bruxelles. L’évènement avait pour objectif la présentation du Rapport de l’ONG Belge Protection Internationale avec comme intervenants l’euro députée socialiste belge Marie Arena, de l’activiste de la LUCHA Bienvenu Matumo, Christine Astrig Mardirossian, European commission (DEVCO) et Mauricio Angel Morales de Protection International (PI).

Co-organisé avec le Réseau européen pour l’Afrique Centrale (EurAc), la publication de ce rapport intitulé « La criminalisation des mouvements sociaux – Le cas du mouvement La Lucha en République démocratique du Congo » (https://www.protectioninternational.org/fr/node/1807 ) a interpellé tout le monde. Un ensemble des « recommandations » a été dégagé à l’égard des divers « acteurs pertinents » de la question comme l’a souligné les organisateurs.

Notons que ledit rapport fait partie d’une étude qui a duré deux ans et qui a été rendu possible grâce à la contribution des militants de La Lucha. Il est constitué d’une série d’investigations sur la criminalisation des mouvements citoyens et autres défenseurs des Droits de l’Homme par le régime de Kinshasa depuis qu’il est fort contesté pacifiquement de l’intérieur par des jeunes activistes.

Diverses interventions

Profitant de la tribune lui offerte, Bienvenu Matumo a dénoncé les dernières violences intervenues à Beni où se déroule dans l’indifférence totale de tous une situation inhumaine. L’activiste de La LUCHA a également expliqué le courage qui anime les jeunes malgré la répression quotidienne et la criminalisation des défenseurs des droits de l’homme au travers des divers secteurs de la vie comme les études et le travail où ils font l’objet d’une exclusion de la part du gouvernement.

Pour Matumo, « même si l’on sait qu’on va se faire arrêter, la manifestation pacifique dans le lieu public reste le seul moyen d’expression ». Il est également revenu sur les accusations d’une présumée « manipulation par l’Occident » des mouvements citoyens comme La LUCHA avant de dénoncer les arrestations arbitraires, les actes de torture, les enlèvements et autres intimidations dont sont victimes les activistes et les défenseurs des Droits de l’Homme.

De son côté, Mauricio Angel de Protection Internationale a insisté sur toutes les actions préventives et réactives possibles qui existent pour pouvoir lutter contre la criminalisation et la stigmatisation des défenseurs des droits de l’Homme et autres membres des mouvements citoyens à l’instar de La LUCHA. Raison d’une demande d’un soutien fort politique, diplomatique et pourquoi pas financier notamment de la part de l’Union Européenne. Le Directeur de Protection Internationale a fait part de « l’impact » combien négatif qu’a cette criminalisation sur les militants des mouvements citoyens ainsi que leurs familles.

Pour sa part Christine Artig Mardirossian a détaillé les effets assez concrets des différents mécanismes mis en place par l’Union européenne pour la protection des défenseurs des Droits Humains tels que leur éventuelle relocalisation sans oublier des formations en sécurité, assistance judiciaire etc.

Le plan d’action pour la démocratie et les droits de l’Homme de l’Union européenne E contient des dispositions précises sur l’importance au soutien des défenseurs des Droits de l’Homme, une priorité qui se maintiendra dans le prochain plan d’action, a-t-elle affirmé.

Le mot de la fin est revenu à l’eurodéputée socialiste Marie Arena lors de cette conférence sur la crise des Droits Humains en RDC. Pour elle, « les défenseurs des Droits Humains sont le poumon de nos démocraties, ils doivent être soutenus, notamment pas l’Union européenne dans leur travail fondamental » a-t-elle conclu.

Roger DIKU à Bruxelles

 

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