Par Florian Guénet
Le parti du président Kagame est une nouvelle fois sorti vainqueur de ces élections législatives. Cependant, le Parti démocratique vert a effectué son entrée au Parlement, remportant à la surprise générale, 2 sièges.
Lundi dernier, les Rwandais se sont donnés rendez-vous afin de voter en vue du renouvellement du Parlement national. En effet, 53 des 80 sièges composant l’hémicycle étaient remis en jeu. Des élections législatives qui ont vu se déplacer pas moins de 7 millions de Rwandais, bien que le résultat était connu d’avance. En effet, l’hégémonie du président Kagame et de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR) n’allait certainement pas être remise en cause par ce scrutin.
Cependant, le Parti démocratique vert de Frank Habinez, seul parti d’opposition autorités à se présenter, a réalisé un petit exploit en emportant pas moins de deux sièges, après avoir atteint le score de 5 %. Pas une mince affaire quand on sait que le Parlement est dirigé d’une main de maître par le président Kagame.
D’ailleurs, Habinez ne s’y est pas trompé et c‘est félicité du fait que le Rwanda commence à ouvrir son spectre politique. Celui qui se réjouit de pouvoir travailler à la formulation des lois et d’aider le pays à se développer dans le respect de la démocratie reste toutefois conscient du chemin qu’il reste à parcourir.
La coalition menée par le FPR en tête avec 74% de ce premier scrutin.
En effet, cette victoire n’est en fait qu’un symbole, le gouvernement restant maître en ses terres. Les 27 autres sièges quant à eux, sont réservés aux femmes souhaitant s’intéresser à la vie politique du pays, aux jeunes Rwandais, mais également aux personnes handicapées physiques. Une situation qui a d’ailleurs été saluée par de nombreux États.
Peu de mystère en revanche concernant la suite du scrutin puisque, selon les premières constatations, la coalition menée par le FPR a d’ores et déjà obtenu, 74 % des suffrages, soit 40 sièges. Un parlement totalement acquis à la cause de Kagame donc qui profite de sa puissance de frappe politique afin d’entamer certaines mesures lui permettant de rester au pouvoir au-delà du terme fixé par la constitution.
Kagame, un bilan contrasté
En effet, en 2015, le Parlement a voté en faveur, et ce, de manière unanime, d’un référendum de la Constitution rwandaise permettant au président Kagame de rester en poste jusqu’à 2034, au moins. Preuve de sa mainmise sur la politique de son pays, ce dernier a été élu en 2017 pour un nouveau mandat avec légèrement plus de 98 % des suffrages en sa faveur. Reconnu par beaucoup pour son travail en matière d’économie et ses résultats impressionnants en termes de croissance, le président Kagame est également accusé de bafouer certaines libertés, dont celle de l’expression ou encore de la presse. Il est, par exemple, interdit de le critiquer sous peine de recevoir une lourde peine.
Article à ire sur : Rwanda : l’opposition gagne une petite bataille contre Kagame (pas la guerre) https://lanouvelletribune.info/2018/09/rwanda-lopposition-gagne-une-petite-bataille-contre-kagame-pas-la-guerre/