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RDC : De la « Passion » de Kabila pour le Congo à la danse des opposants « Accompagnateurs » [OPINION]

Le discours sur l’état de la Nation de Joseph Kabila du jeudi 19 juillet 2018 devant les deux chambres du parlement réunies en congrès n’aura été qu’un « remake » du déjà entendu, une litanie des chiffres inexplicables et un bilan d’un triomphalisme démesuré. Ayant librement brossé son bilan, Kabila se serait-il trahi lui-même sans se rendre peut-être compte ?

Par contre c’est par une déplaisante allusion avant même son discours à ce mythique « comprenez mon émotion » du maréchal Mobutu prononcé le 24 avril 1990. Ce jour-là larmes aux yeux, le président fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution devenu parti-Etat et guide suprême vomi par tout un peuple annonçait à manière la fin du monopartisme et son départ de la tête de son parti unique.

A lire aussi : RDC : Discours de Kabila devant le Congrès : entre autosatisfaction et sa passion pour le Congo sans perspectives https://www.afriwave.com/2018/07/19/rdc-discours-de-kabila-devant-le-congres-entre-autosatisfaction-et-sa-passion-pour-le-congo-sans-perspectives/

Sans aucune grande annonce comme tant espérée, notamment sur son avenir politique ; l’homme sorti de nulle part qui règne sans partage sur le Congo depuis 17 ans s’est révélé à mille années lumières du vécu quotidien de ceux qu’il nomme ses compatriotes.

Incontestablement en dehors de toute réalité, Kabila de son côté et en désamour avec le peuple a réitéré sa flamme par son « comprenez ma passion pour le Congo » comme s’il en restait encore quelque chose sous les bravos des courtisans et autres « opposants accompagnateurs » qualifiés des « collabos » par une certaine opinion et en réalité des « affameurs » du peuple comme le reste des embourgeoisés du régime.

Tantôt souverainiste lorsqu’il dénonce les sanctions occidentales contre certains de ses proches avant de l’atteindre en personne très bientôt « Ni des pressions ou menaces inconsidérées, et encore moins des sanctions arbitraires et injustes qui nous détourneront de la voie que nous nous sommes pourtant tracée nous-mêmes, volontairement et librement » clamait-il. Kabila est demeuré le même, manquant ainsi l’occasion d’une sortie honorable de la scène politique et d’entrée dans l’histoire politique du pays.

Et comme si cela ne suffisait pas, c’est un grand bal qui fut organisé en fin de soirée pour célébrer l’on ne sait quelle occasion avec du champagne grand cru qui a coulé à flot pendant que le même peuple dont on se réclame croupît dans sa misère noire. Une petite recherche sur internet révèle qu’un carton de 6 Bouteilles (75cl) de ce vin mousseux coûte 834 Euros, soit 139,00 €/Unité ; ce qui fait à plus de 1000 dollars le carton (https://www.millesima.fr/champagne-dom-perignon-vintage-2009.html) .

Pendant ce temps, les militaires congolais au front contre les rebellions parfois complices sont payés aux environs de 67 dollars de solde par mois alors que les fonctionnaires cumulent près des 13 mois de salaires impayés en retard. Comment alors ne pas comprendre la démoralisation sur terrain des hommes des troupes et la corruption ambiante dans le chef des fonctionnaires sans oublier les politiques de tous bords.

Le comble étant cette danse abjecte sous le rythme de la chanson « Fatimata »,fruit des pérégrinations musico-sentimentales de Sam Mangwana en Afrique de l’Ouest- Côte d’Ivoire et Sénégal  par le président du sénat Léon Kengo Wa Dondo, opposant d’accompagnement déclaré avec l’épouse de Joseph Kabila sous le regard désintéressé de ce dernier. A ses côtés un autre réputé accompagnateur en la personne de Bruno Tshibala Nzenzhe, premier ministre débauché comme pour sceller cette complicité affirmée au désavantage du peuple congolais.

Quand on regarde bien les images de la fin de cette danse, on remarque que Kengo n’est plus en mesure de marcher sans soutien. Fatigué par le poids de l’âge et avec une santé précaire, ce serait-ce un signe subliminal qui est envoyé pour indiquer que c’est Kengo qui a besoin d’un soutien et non le contraire. Comment interpréter cette danse sous le regard apparemment indifférent de Kabila qui regarde sa « cour » festoyer, prendre en photos et filmer Kengo dansant avec sa femme. Kabila voit bien que ces hommes n’ont aucune dignité et il sait qu’il ne leur faire confiance. Ces courtisans le comprennent-ils ou attendent-ils le moment opportun pour « poignarder » Kabila dans le dos comme jadis Mobutu et rechercher une nouvelle virginité dans la prochaine République ?

Plusieurs fois ministre et premier ministre sous le régime dictatorial de Mobutu, on avait jamais vu Kengo exécutait un pas de danse avec l’une des épouses du maréchal, ni encore ce dernier dont on savait le penchant pour les femmes de ses collaborateurs avec les épouses de ces derniers.

Danse Léon Kengo et Olive Lembe / Images réseaux sociaux

 

De la passion du Congo de Kabila, parlons-en !

En voulant se comparer à Mobutu en parlant de sa « passion pour le Congo » ; Kabila se serait-il dévoilé sans se rendre compte. Car pour tous les comportementalistes, entre « passion » et « émotion » ; cette dernière « découle d’un sentiment sincère et réel tandis que la passion sans compassion produit l’écrasement de l’autre et ne sert que ses propres intérêts. Je dis OUI à une passion avec compassion qui met au service des autres réellement » écrit  le « Penseur qui pense » sur les réseaux sociaux.

Si le « Comprenez mon émotion » du maréchal Mobutu était sincère, le  « Comprenez ma passion pour le Congo » de Kabila l’est aussi et les deux traduisent une réalité commune : « un pays amené au fond du gouffre par une classe dirigeante incompétente, un discours qui sonne la fin d’un régime décadent » . « Si l’émotion de Mobutu était sincère de voir s’effondrer comme un château de cartes, l’arrogance de Kabila l’est aussi en exprimant la passion de piller les richesses de ce pays, la passion de rendre ridicule cette classe politique, que dis-je, cette crasse politique … la passion d’exterminer une population dans l’Est de la RDC afin d’établir l’Empire Hema-tutsi L’émotion et la passion » conclut le « Penseur qui pense ».

Un autre internaute rappelle que la « passion » est plutôt et toujours fatale en référence à la « passion du Christ » dont on ne peut ignorer la fin par une mort brutale sur la croix. Au contraire de la passion du Christ qui devrait sauver l’humanité, « en quoi la passion de Kabila pour le Congo peut-elle être utile à ce pays » se demande-t-il ? Car « l’homme politique qui a pris gout au pouvoir au prix de se prendre pour un nouveau Mobutu sous l’impulsion d’anciens mobustiste ne pourra sauver sa propre âme de l’enfer qui l’attend » conclut-il.

TSHIKUYI Tubabela

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