home Politique, RD Congo RDC : Discours de Kabila du 30 juin, condamnation et triomphalisme pour rien !

RDC : Discours de Kabila du 30 juin, condamnation et triomphalisme pour rien !

C’est une adresse empreint de triomphalisme de soi-même et de condamnation de ceux qui en veulent au bonheur du Congo et des Congolais que Joseph Kabila a adressé à la Nation au soir de la veille du 30 juin 2018, date marquant le 58ème anniversaire de l’accession du pays à sa souveraineté nationale et internationale.

Contrairement à 2017 où il n’avait pas parlé pour cause de fièvre et alors qu’on ne l’attendait pas après l’annulation surprise du grand défilé militaire prévu de longue date, c’est un Joseph Kabila sans conviction aucune et sans apporter aucune nouveauté sur les sujets sur lesquels il était attendu qui a parlé vendredi 29 juin au soir au cours d’une allocution radiotélévisé.

Notamment sur l’importante question de savoir si oui non il est candidat à sa propre succession pour un 3ème mandat dont la Constitution ne l’autorise pas à participer pour les élections qui se tiendront le 23 décembre 2018. Pressé de toutes parts pour dire publiquement et clairement qu’il ne sera pas candidat en décembre prochain, Kabila s’est jusqu’à présent refusé à le faire, tout en répétant qu’il respecterait la Constitution qui ne lui autorise pas à briguer un troisième mandat.

Lire aussi : KINSHASA : Défilé militaire du 30 juin 2018 annulé, quid d’une adresse de Kabila à la Nation ! https://www.afriwave.com/2018/06/29/kinshasa-defile-militaire-du-30-juin-2018-annule-quid-dune-adresse-de-kabila-a-la-nation/

Plongé dans une profonde crise politique dont l’actuel président de la République est le réel problème du fait de n’avoir pas su organiser en son temps les élections de décembre 2016, Kabila s’est par contre confondu dans une autosatisfaction personnelle en ventant le processus électoral en cours qui pourtant ne fait pourtant ni l’unanimité de la communauté nationale tout comme celle internationale : « Je me réjouis que la célébration de la fête nationale intervienne cette année, en plein processus électoral. Au lendemain de la convocation de l’électorat (…) Ce processus, vous vous en êtes appropriés à différentes étapes de son parcours. Je vous exhorte à vous y accrocher et à démontrer que c’est bien vous les souverains et c’est à vous de décider du sort et de l’avenir de notre cher et beau pays ».

Comme pour révéler ses propres intentions cachées de « s’accrocher à tout prix » au pouvoir, il en appelle au peuple à s’accrocher : « Je vous exhorte à vous y accrocher et à démontrer s’il en était encore besoin que c’est bien vous les souverains et que c’est à vous de décider du sort et de l’avenir de notre cher et beau pays. Personne d’autre. J’invite pour se faire, toute la classe politique et toutes les forces sociales à s’impliquer sans réserve dans la matérialisation de ce rendez-vous historique en vue, une fois de plus, de consolider notre jeune démocratie, laquelle ne souffre du reste d’aucun complexe ».

Dénonçant à demi-mots les pressions exercées sur lui et sur son régime, Kabila déclare que : « Tout semble être mise en œuvre, en effet, pour promouvoir le révisionnisme et maintenir notre pays dans l’asservissement au mépris de l’évidence qu’implique notre indépendance ». Faisant fi des critiques et des inquiétudes de l’opposition, de la société civile tout comme de la communauté internationale sur la fiabilité du fichier électoral, et le choix de la CENI d’utiliser la « machine à voter » ; Kabila n’en a dit mot.

« C’est aux congolais de décider du sort et de l’avenir de la RDC et personne d’autre, et nulle part ailleurs si ce n’est en RDC » a-t-il dit en substance en dénonçant un présumé  « plan de déstabilisation dont ferait l’objet la RDC ». Victime peut-être d’un syndrome d’autisme personnel, il s’est dit  convaincu en promettant une fois de plus qu’avec « les efforts en cours, le bien-être social du peuple sera amélioré ».

Quelle indépendance réelle ?

58 ans de souveraineté sans une réelle indépendance ni politique ni économique, le pays fait du sur place après 32 ans sous l’emprise Mobutu et son MPR parti-Etat et 21 ans sous la coupe réglée de l’AFDL de triste mémoire devenue le PPRD. En proie à une insécurité récurrente des milices armées parfois complices des forces gouvernementales sans compter l’occupation d’une partie de son territoire par des armées étrangères de l’Angola, de l’Ouganda et du Rwanda.

En attendant, c’est d’ici le milieu de juillet que Kabila devra de nouveau s’exprimer dans un nouveau discours à la Nation devant l’Assemblée nationale et le Senat réunis en Congrès. Cette session devant s’ouvrir quelques jours avant l’ouverture du dépôt des candidatures pour la présidentielle de décembre 2018.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

 

 

 

 

 

 

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