home Politique, RD Congo RDC : La Saga des accusations contre Moïse Katumbi et les Incohérences du régime Kabila

RDC : La Saga des accusations contre Moïse Katumbi et les Incohérences du régime Kabila

« Hier encore le meilleur d’entre-eux, aujourd’hui l’ennemi public n°1, le sujet non congolais et l’homme à la base de toutes les supposées rebellions que l’on doit à tout prix abattre et ainsi l’empêcher d’être candidat à la succession du Raïs dont il s’est déclaré depuis très longtemps », c’est en ces termes que peut se résumer la saga qui semble opposer l’ancien homme de confiance devenu « opposant » au régime qui l’avait jadis pourtant érigé en modèle.

Dans un scenarii bien rodé, le ministre de l’Intérieur Henri Mova flanqué du Directeur de l’ANR Kalev Mutond ont assisté mardi 08 mai 2018 à la présentation d’un individu présumé rebelle ; « ce dernier aurait été recruté avec d’autres éléments, par Moïse Katumbi, pour déclencher une rébellion à partir de l’Ituri et ainsi renverser le régime et prendre le pouvoir par la force d’un coup d’Etat à partir d’Aru dans l’Ituri ». Mais à y regarder de près, c’est un ensemble d’incohérences difficiles à démontrer note un spécialiste de la place politique de Kinshasa.

Ce show de la police nationale congolaise aux ordres devenu habituel mais qui à la longue commence à lasser animé par son porte-parole le colonel Mwanamputu, aurait été vrai si ce n’est que ce qui ressemble à une supercherie est dévoilée un jour plus tard par nos confères de lalibre.be (Accusation contre Katumbi, l’accusateur a menti ! https://afrique.lalibre.be/18915/accusation-contre-katumbi-laccusateur-a-menti/).

« Les aveux » apparemment extorqués du présumé rebelle du mouvement de l’Alliance pour la libération du peuple congolais (ALPC), un groupe armé opérant en Ituri et dans le Haut-Uélé ; Ibrahim Ahikitaba ou parfois Ayiki Taban, ne seraient que mensonges de la part du régime selon notre confrère.

Pour la PNC donc, « Ibrahim Ahikitaba a confirmé sur procès-verbal, les renseignements frais qui établissent à sa charge qu’en dates des 2 et 3 février 2017, au quartier Sambiya, à Kampala, en Ouganda, il a pris des contacts avec l’ex-colonel John Tshibangu et un lieutenant du nom de Masamba, en compagnie de plusieurs autres éléments en provenance, les uns de l’Afrique du sud, et les autres, de la Belgique, qui, tous, se sont déclarés être des émissaires du sieur Moïse Katumbi Chapwe ».

Toujours selon lalibre.be, « le sieur Ibrahim Ahikitaba n’avait rien d’un rebelle et, surtout, qu’il était détenu dans les cachots de la Demiap depuis plus de 18 mois… L’ANR se remplit les poches en arrêtant toutes ces personnes qui ont fait un peu d’argent. Pour éviter la prison, il faut leur céder votre cagnotte. Dans le cas contraire, c’est direct en prison et dans des conditions difficiles. Ibrahim Ahikitaba est un creuseur qui a refusé de céder au chantage, ce qui explique sa détention dans les cachots de la Demiap ».

Des accusations rejetées en bloc par Moïse Katumbi

C’est via un communiqué de presse daté du 09 mai et publié à Bruxelles que le cabinet de Katumbi dément tout : « Le président Moïse Katumbi dément bien entendu tout lien avec toute personne ayant la volonté de recourir aux armes et à la violence pour renverser les institutions illégitimes de la RDC. Son combat pour la libération du pays restera pacifique, comme il l’a toujours dit. Il condamne ces nouvelles accusations qui viennent s’ajouter aux affaires judiciaires montées de toutes pièces par le pouvoir dans le but de l’écarter de l’élection présidentielle ».

Propos que confirment sa plateforme électorale Ensemble pour le Changement via son compte Twitter : « Ensemble pour le Changement‏ @Ensemble_MK Retrouvez ci-dessous la déclaration du directeur de cabinet & porte-parole de @moise_katumbi en réponse aux accusations grotesques du régime. Notre combat est pacifique et aboutira cette année par une alternance historique pour le renouveau de la #RDC ! ».

A en croire une source bien renseignée au sein même des services de sécurité congolaises qui a requis l’anonymat, « c’est de l’acharnement gratuit et qui n’a pas de preuves établies ». Pour notre contact, après « les dossiers Stoupis, 600 Mercenaires, nationalité italienne, contacts avec John Tshibangu, élection gouverneur indépendant du Maniema et aujourd’hui rébellion ALPC en Ituri ; que va-t-on encore inventer demain pour l’empêcher de retourner en homme libre au pays même si nous sommes obligés de faire avec car il y va de notre propre survie et celle du régime » conclut-il.

Luaba Wa Ba Mabungi

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