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La RDC exclut tout financement extérieur des élections de décembre

La République démocratique du Congo a annoncé dimanche avoir décidé de financer sur fonds propres les élections qui permettront d’élire un successeur au président Joseph Kabila, invitant les bailleurs étrangers à orienter l’argent prévu pour les élections à d’autres secteurs.

« La RDC dispose des moyens pour financer seule les élections du 23 décembre puisque nous enregistrons une embellie dans les finances de l’État », a déclaré à l’AFP Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.

« Il y a eu deux propositions que nous avons repoussées parce qu’il est exclu que les prochaines élections soient financées par l’extérieur », a ajouté M. Mende.

« Nous ne voulons plus revivre les expériences du passé où ceux qui apportent des financements ont tendance à vouloir orienter l’issue des élections », a-t-il expliqué.

Les participants à la réunion inter-institutionnelle ont « décidé de manière souveraine que la RDC va financer sur fonds propres les élections du 23 décembre 2018 », a pour sa part déclaré le ministre congolais de l’Intérieur Henri Mova, à la télévision d’État.

« Des montages financiers pour le financement des élections existent. Nous invitons les partenaires à les orienter vers d’autres secteurs », a ajouté M. Mova.

La réunion inter-institutionnelle présidée par le président Kabila samedi a mis autour de la table notamment des ministres, les présidents des chambres du parlement, les chefs de l’armée et de la police, les présidents de la commission chargée d’organiser des élections (Céni) et celui de l’organe de suivi de l’accord du 31 décembre signé sous l’égide de l’Église catholique (CNSA).

Le calendrier de la Céni prévoit la tenue de trois scrutins (présidentiel, législatif et local) le 23 décembre dans un immense territoire de 2.345.000 km2 dépourvu d’infrastructures routières. ​

COMMUNIQUE DE PRESSE RELATIF À LA RÉUNION INTERINSTITUTIONNELLE

Ce samedi 24 mars 2018, il s’est tenu au Palais de la Nation une réunion regroupant les animateurs des Institutions de la République Démocratique du Congo autour de Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l’Etat.

  1. Ont pris part à la rencontre :

 

1. Honorable Aubin MINAKU NDJALA NDJOKO : Président de l’Assemblée Nationale
2 Honorable Léon KENGO WA DONDO : Président du Sénat
3 Monsieur José MAKILA SUMANDA : Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports et Communication (Premier Ministre ad. Intérim)
4 Monsieur Henri MOVA SAKANI : Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité
5 Monsieur LWAMBA BINDU : Président de la Cour Constitutionnelle
6 Monsieur MINGA NYAMAKWEY Emmanuel : Procureur Général près la Cour Constitutionnelle
7 Monsieur Jérôme KITOKO KIMPELE : Président de la Cour Suprême de Justice
8 Monsieur Flory KABANGE NUMBI : Procureur Général de la République
9 Monsieur NYEMBO YA BUZILU : Premier Président de la Haute Cour Militaire

 

 

  1. Etaient invités
1. Monsieur Henri YAV MULANG : Ministre des Finances
2. Monsieur Crispin ATAMA TABE : Ministre de la Défense Nationale
3. Monsieur Corneille NANGAA YOBELUO : Président de la CENI
4. Monsieur Norbert BASENGEZI KANTITIMA : Vice-Président de la CENI
5. Monsieur Joseph OLENGA NKOY : Président du CENSA
6. Monsieur LUMANU MULENDA BWANA N’SEFU : Vice-Président du CENSA
  • À l’ordre du jour de la réunion figuraient les points ci-après:
  1. Situation diplomatique ;
  2. Situation sécuritaire ;
  3. Point d’information sur les matières prioritaires de la session parlementaire du mois de mars 2018 ;
  4. État des lieux du processus électoral ;
  5. Situation économique et financement des élections.
  6. Aux termes des fructueux échanges, les Chefs des Institutions de la République ont fait des constats édifiants et arrêté les positions communes ci-après sur les questions susmentionnées :
  7. La situation sécuritaire du pays reste calme et sous contrôle sur l’ensemble du territoire national, y compris en Ituri où l’on enregistre le retour et la réinstallation progressive des populations déplacées dans leurs milieux d’origine, après les affrontements sanglants enregistrés dans le territoire de DJUGU.
  8. La situation diplomatique reste marquée par le dernier sommet de l’Union Africaine tenu à Kigali sur la mise en place du marché commun Africain et la Session en cours du Conseil de Sécurité sur le renouvellement du mandat de la MONUSCO.
  • Sur le premier point, il y a lieu de préciser que la signature par la République Démocratique du Congo de l’acte portant création du Marché Commun Africain traduit son engagement à mettre en œuvre l’idéal panafricain porté par les pères fondateurs de l’Union Africaine. Toutefois, la procédure de réception de cet instrument en droit interne restera subordonnée à l’accomplissement, par le Gouvernement, des conditions permissives liées à la compétitivité de l’économie congolaise.
  • Sur le second point, la République Démocratique du Congo réitère ses positions antérieures exprimées à travers, aussi bien le Conseil des Ministres que le dialogue stratégique avec la MONUSCO, à savoir :

L’adoption d’un calendrier du retrait progressif et rapide des troupes de la MONUSCO.

  • En ce qui concerne la conférence projetée à Genève Sur l’aide humanitaire à allouer à la république Démocratique du Congo, les Chefs des institutions s’alignent sur la position du Gouvernement de la République communiqué à la presse en date du 23 mars 2018.
  1. Quant à la Session parlementaire de mars, les participants ont convenu qu’elle connaisse en priorité les textes législatifs en rapport avec le processus électoral et tout particulièrement, la loi sur la répartition des sièges.

Dans le même ordre d’idées, il a été relevé la nécessité d’ouvrir un débat parlementaire sur la problématique de l’enrôlement des congolais de l’étranger en vue d’éclairer le travail de la CENI.

  1. S’agissant du processus électoral proprement-dit, les chefs des Institutions ont apprécié les progrès accomplis à ce jour sur la question, traduits par la fin du processus d’enrôlement, l’adoption de la loi électorale, le bon déroulement du processus de nettoyage en cours du fichier électoral et la série des concertations fructueuses de la CENI avec les parties prenantes et les partenaires au processus électoral.

Ils ont recommandé la poursuite de la sensibilisation de l’opinion sur le fonctionnement de la Machine à Voter.

Quant au financement du processus électoral, les Chefs des Institutions se sont félicités de ce que l’option levée il y a trois ans, de voir la République Démocratique du Congo, financer les élections par ses propres ressources soient à ce jour une réalité, le gouvernement ayant confirmé avoir mobilisé les ressources y relatives à ce jour.

Les Chefs des Institutions ont remercié tous les partenaires de la RDC ayant annoncé leur contribution au processus électoral et ont chargé le gouvernement de convenir avec eux de voies et moyens d’orienter ces ressources vers le financement des projets de développement dans les domaines de la santé, de l’enseignement et de réhabilitation des infrastructures diverses.

  1. Enfin, les participants ont pris note des progrès enregistrés par le gouvernement en matière de stabilisation du cadre macro-économique, de relance de la croissance et de reconstitution des réserves de change qui ont franchi à ce jour la barre d’1 milliard de dollars américains.

Ils ont félicité le Chef de l’État pour la stratégie mise en place à travers le comité mixte stratégique ayant permis un bon pilotage des mesures urgentes de redressement économique et ont exprimé le vœu que ces efforts de discipline budgétaire se poursuivent sans relâche et débouchent sur le financement des investissements productifs dans le cadre de la diversification de l’économie congolaise.

Fait à Kinshasa, le 24 mars 2018

Pour les Chefs des Institutions

Henri MOVA SAKANYI

Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité

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