C’est une visite insolite et surprise que celle qui s’est déroulée à l’ambassade de la RDC de Bruxelles, rue Marie de Bourgogne hier mardi 20 février 2018 à 10h50′ avec le passage de Moïse Katumbi pour introduire une demande spéciale d’un nouveau passeport biométrique congolais. À l’instar de tous visiteurs, Katumbi s’est retrouvée dans la petite salle d’accueil.
Et comme il fallait s’y attendre, ce fut l’embarras et la stupéfaction des employés de la chancellerie qui ne s’attendaient pas à ce visiteur d’un jour pas comme les autres et qui ne savaient non plus quoi faire explique un de leurs sous anonymat. Après un moment de flottement et sûrement de contact avec Kinshasa, la décision tombe : « A Demande spéciale, une réponse spéciale qui viendra après étude du dossier » avec une promesse de « rappeler » le requérant du fameux sésame.
En compagnie son proche conseiller Salomon Kalonda et quelques autres personnes, Katumbi n’a pas vu sa demande satisfaite. Et pour cause, les services de l’ambassade qui ne s’attendaient pas à cette visite n’a pu lui remettre qu’une « fiche de renseignements sur base de laquelle sont émis les passeports » tout en promettant que « tout sera fait, une fois que toutes les conditions seront remplies, pour satisfaire à sa demande » ; comme l’a déclaré le Chargé d’Affaires Paul Crispin Kakhozi Bin Bulongo qui n’a pas rencontré le visiteur d’un jour.
L’ancien gouverneur devenu opposant et candidat déclaré à la prochaine présidentielle se trouve en exil forcé de peur d’être emprisonné dans son pays après sa condamnation par un tribunal de Kamalondo à Lubumbashi dans une affaire de spoliation d’immeuble. Condamnation qu’il a toujours contestée, trouvant en cela une manœuvre politique visant à l’écarter du concours vers la magistrature suprême pour laquelle il s’investit de plein temps avec le soutien des plateformes politiques Alternance pour la République (AR) et le G7, tous membres du Rassemblement de l’opposition radicale.
Moise Katumbi, qui figure sur la liste des cas emblématiques de la décrispation politique contenue dans l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016 obtenu sous l’égide de la CENCO.
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L’entretien et le passage de Katumbi dans la chancellerie congolaise qui n’auront pas excéder une quinzaine de minutes se seront passé dans une courtoisie exemplaire. Alors qu’il a une peur bleue des combattants qui se révèlent parfois irraisonnables, raison de son accessibilité filtrée par sa garde rapprochée ; Katumbi s’est même prêté au jeu en serrant les mains des congolais qui voulaient se faire prendre en photo avec lui à l’extérieur dès sa sortie de l’ambassade.
Tshikuyi Tubabela