C’est le Temple protestant du Centenaire de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) qui a accueilli ce matin du mardi 16 janvier 2018 le culte d’actions de grâce dit « Culte Héros national Mzée LD Kabila », la seule manifestation officielle autorisée sur l’étendue de la ville de Kinshasa comme le rappelait le communiqué de l’Hôtel de ville d’hier soir.
En froid contre l’Eglise catholique avec qui le « bras de fer » engagé est loin de se terminer avec les nouvelles accusations du gouvernement contre le Cardinal Archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo d’avoir « d’avoir mené quelques tentatives subversives contre les intérêts nationaux » ; le PPRD officiel, parti au et du pouvoir avait choisi l’Eglise protestante pour cette cérémonie. A la fin, une procession de bérets rouges du PPRD officiel et ses drapeaux jaunes s’est ébranlée de la cathédrale vers le mausolée vide de Laurent-Désiré Kabila dans la commune de la Gombe pour une cérémonie de dépôt des gerbes de fleurs.
Retransmise en direct de la télévision nationale ou ce qui l’en existe encore et malgré une tentative d’interruption du signal, ils étaient tous là : famille et proches sauf Joseph Kabila, institutions du pays et courtisans de la dernière heure pour commémorer le 17ème anniversaire de l’ignoble assassinat de l’ancien président de la République. Certes le moment était à la méditation et au recueillement avant que n’intervienne le sermon du célébrant du jour, le Révérend François David Ekofo, héraut de la bonne gouvernance et de l’alternance démocratique n’administre à tous et à chacun, présents et absents ; une leçon de « bonne gouvernance » qui restera dans la mémoire de tous.
Une douche froide
Pour une douche froide, c’en était une à « la face des autorités congolaises et courtisans » présents dans le temple note un spectateur. Etalant toutes les insuffisances du régime, il aboutit à l’humiliante conclusion que « nous sommes en situation de non Etat ». C’est têtes baissées, confus et mine de mauvais jours que toute l’assemblée a encaissé toutes ces vérités qui font mal. « On aurait cru entendre un Cardinal Monsengwo protestant parler » explique un participant à la fin du culte.
« L’Etat Congolais n’existe pas. Nous devons léguer à nos enfants un pays de droit où tous les hommes sont égaux, tout le monde doit être traité sur un même pied d’égalité par la justice quel que soit son rang » a martelé le prédicateur du jour. Et de poursuivre : « Le Congo nous appartient, Dieu a donné la gestion du pays aux Congolais, pas aux étrangers et c’est devant Dieu que les congolais rendront compte. Dieu nous a donné beaucoup de richesses, il nous jugera sur base de ce qu’il nous a donné ».
Du délabrement de l’état général du pays et à l’endroit de tous, le pasteur Ekofo a rappelé que : « Quand on parcourt l’Afrique, il y a des routes qui permettent aux gens de circuler librement mais c’est seulement en arrivant à la frontière de la RDC qu’on remarque qu’il n’y a pas de route. Que ce soit du côté Nord ou Sud, c’est la même chose. Pourtant la libre circulation des personnes et des biens pourra permettre aux Congolais de se connaitre davantage et d’apprendre à cohabiter. La libre circulation permet aussi de consolider l’unité nationale ».
Et de finir son sermon par cet avertissement directe et sévère aux pays voisins de « Ne pas être tenter de prendre une partie du Congo car même s’il est faible aujourd’hui, il se réveillera un jour et nos enfants récupéreront ce que les voisins ont ravi ».
Luaba Wa Ba Mabungi / AFRIWAVE.COM