C’est en principe ce jeudi 21 décembre 2017 que s’ouvre à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu ; le procès de l’ancien rebelle Abbas Kayongya Dada et ses hommes devant la Cour militaire rapporte une source à AFRIWAVE.COM
Parmi les prévenus, le colonel Makangila de l’unité de gardes au sein de la police nationale congolaise (PNC) qui à l’époque avait assigné des gardes à Abbas. Il lui serait reproché de « n’avoir pas relevé cette garde personnelle ». Chose qu’il réfute en expliquant « avoir écrit aux autorités » pour leur signifier du refus de sieur Kayongya de se voir retiré sa garde armée. Se réclamant tous deux de la communauté tutsi, Kayongya et Makangila seraient-ils des complices et c’est à la justice d’en faire toute la lumière.
L’on se souviendra que le dimanche 5 novembre 2017, des violents affrontements aux armes légères et lourdes avaient opposé les FARDC aux hommes d’Abbas avant qu’il ne se rende aux forces de la Monusco dépêchées sur lieu. Avec une dizaine d’homme en sa compagnie, Abbas Kayongya Dada avait été remis aux autorités congolaises.
Cette épopée sanglante procédait de la volonté des autorités congolaise de désarmer l’ancienne garde armée de Koyongya dans les quartiers Muhumba et Nguba sur la commune d’Ibanda dans la ville de Bukavu. Un arsenal de guerre composé de plusieurs armes de guerres avait été découvert sur le lieu qui servait de fortification à Abbas Kayongya et ses hommes.
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Qui est Abbas Kayongya Dada ?
Figure connue, autant controversée que craint, l’homme à la base des troubles dans Bukavu n’est pas un enfant de cœur. Serait-il burundais, rwandais ou congolais se demandent les gens. Ancien gradé rebelle banyamulenge qui se considère de tutsi congolais ; on repère ses premières traces dans les rangs la rébellion du RCD-Goma soutenue par le Rwanda de l’époque aux côtés d’Azarias Ruberwa (ancien vice-président et actuellement ministre dans le gouvernement Tshibala). On le retrouvera dans une deuxième rébellion armée à côté de Laurent Nkunda Batware (aujourd’hui réfugié au Rwanda après la défaite de sa milice du CNDP) et autre Mutebutsi.
L’ancien ministre des mines du RCD-Goma avait fini par être nommé responsable de lutte contre la fraude dans le secteur minier par l’ancien gouverneur destitué du Sud-Kivu Marcellin Chissambo. Disant « craindre pour sa vie et celle de ses hommes » ; il refusait d’obtempérer au désarment de ses hommes exigé par les nouvelles autorités provinciales. Il réclamait soit un couloir de sortie vers le Rwanda, soit une intervention de la Monusco.
Pour ses détracteurs, ce poste lui attribué aura été « une récompense pour ses nombreux crimes lors de la rébellion soutenue par le Rwanda en 1998. Un poste qu’il utiliserais pour pratiquer ouvertement la fraude et exporter les minerais de la RDC vers le Rwanda son pays de cœur devenu premier producteur mondial du coltan ».
Plusieurs sources affirment qu’Abbas Kayongya Dada serait un sujet burundais arrivé en RDC pour la première fois en 2011 dans une délégation de son pays sur invitation du PPRD Officiel comme l’attesterait une photo en circulation sur les réseaux sociaux. Comment l’expliquait que dans l’entretemps, il serait devenu citoyen congolais ?
Une tentative d’évasion ratée
Trois jours à peine après sa reddition et son incarcération, c’est une tentative d’évasion sanglante de Kayongya Dada qui avait été déjoué au soir du 8 novembre 2017. En effet, grâce à une complicité d’un soldat commis à la garde du cachot de l’auditorat, un présumé militaire « munyamulenge » comme lui et déguisé en policier venu lui apporter à manger ; l’ancien rebelle du RCD-Goma et du CNDP avait tenté de prendre le large. Une grenade et une arme de poing ayant été découverts dans le sac de la nourriture lui apportait.
Il faut également rappeler que selon une source recueillie auprès d’un « tuyau » par notre correspondant dans la région de l’Est, deux scénarios étaient possibles : soit favoriser l’évasion d’Abbas mais vers quelle destination, soit son assassinat dans son lieu de détention en cas d’échec. La question qui demeure et à laquelle devra répondre la justice militaire c’est celle de connaître le pourquoi de ces hypothèses, mais aussi à qui profiterait le crime et que craint-on d’Abbas Kayongya Dada ?
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