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EXCLUSIF : Voici comment l’ANR a planifié et exécuté l’attaque de la prison de Makala à Kinshasa !

Le procès des présumés partisans de Kamuina Nsapu à Kinshasa qui a commencé vendredi 24 NOVEMBRE 2017, retransmis par ailleurs sur la très tristement RTNC, est une vaste comédie, mieux un complot politico-machiavélique. Après vérification et recoupement des renseignements en sa possession, www.afriwave.com est en mesure de contextualiser les faits et d’indiquer comment a été planifiée l’attaque de la Prison centrale de Makala (CPRK) le 17 mai 2017, car il sait d’où souffle le vent.

En effet, l’attaque de la prison de Makala a été perpétrée par 50 hommes, tous agents de l’Agence nationale des renseignements, ANR, qui répond directement de Joseph Kabila. Ces escadrons de la mort se sont rendus par motos au CPRK. Leur point de rencontre et de départ est l’avenue Kikwit numéro 206 dans la Commune kinoise de Lingwala.

Pourquoi se sont-ils rencontrés à ladite adresse ? La parcelle située au 206 de l’avenue Kikwit appartient à M. Pascal Kabangu Shambuyi, 73 ans, membre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS. Des membres de l’UDPS /Lingwala s’y réunissent régulièrement. Quoi de plus normal !

Seulement voilà ! Le 16 mai 2017, un “militant” de l’UDPS, recruté depuis longtemps par l’ANR selon une source autorisée, se rend en soirée au domicile de Kabangu Shambuyi pour manifester la volonté d’y tenir une réunion avec d’autres membres du parti. Le maître des lieux n’y trouve aucun inconvénient et marque son accord. Comme d’habitude.

Cependant, Kabangu Shambuyi ne prend pas part à ladite réunion. Il reste au lit car malade. Quand l’attaque du CPRK est annoncée le lendemain, Pascal Kabangu Shambuyi ne s’imagine pas un seul instant que les assaillants s’étaient réunis chez lui avant de perpétrer leur forfait.

Ce, d’autant plus que le ministre de l’Information, Lambert Mende Omalanga, ainsi que le général Sylvano Kasongo, chef de la police de Kinshasa, avaient mis en exergue la responsabilité des adeptes de Bundu dia Kongo dans l’attaque de la prison de Makala, sans prendre aucune précaution d’usage ni attendre les résultats d’une quelconque enquête.

Qu’on se souvienne de ce qu’il avait fallu que Ne Muanda Nsemi, le gourou de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo ; affirme dans une première vidéo sur des réseaux sociaux que la prison de Makala n’a pas été attaquée par ses partisans. Et que ceux qui l’avaient extrait de sa cellule étaient des jeunes gens Baluba pour que le régime de Kabila adapte sa lecture des événements en pointant cette fois-ci du doigt des présumés partisans de Kamuina Nsapu à Kinshasa.

Lire aussi : Prison Centrale de Makala à Kinshasa : Ne Mwanda Nsemi et plusieurs prisonniers évadés https://www.afriwave.com/?p=3053

Arrestations

C’est le 22 mai 2017 que Pascal Kabangu Shambuyi a été arrêté en compagnie de six autres personnes habitant dans sa parcelle dont ses deux neveux. D’autres membres de l’UDPS ont été enlevés par la suite pour servir de boucs émissaires. Ils ont tous été conduits à l’ANR et gardés arbitrairement et illégalement au secret, sans droit de visite pour y subir une torture psychologique innommable et d’autres formes de traitement cruel, inhumain et dégradant avant d’être transférés à la prison de Makala puis à la prison militaire de Ndolo en coupables désignés.

Pascal Kabangu Shambuyi

Le procès médiatisé qui a commencé à Kinshasa est une véritable tragédie pour Shambuyi Kabangu et ses compagnons de lutte qui n’ont rien à voir avec les mutins imaginaires de Kamuina Nsapu à Kinshasa.

Lire aussi : URGENT-Kinshasa : Au procès des présumés miliciens Kamuina Nsapu, Kabund en passe d’être cité ! https://www.afriwave.com/?p=6018

Quand on sait que le régime Kabila s’est offert les services de nombre d’anciens barbouzes de Mobutu, à savoir Mokolo Wa Mpombo, Nkema Liloo et Atundu Liongo, ce dernier étant par ailleurs devenu toute honte bue le porte-parole de la majorité présidentielle, on ne peut être surprise que les méthodes brutales utilisées sous Mobutu soient de rigueur aujourd’hui. Shambuyi Kabangu et ses compagnons d’infortune en ont fait l’amère expérience.

Comment dès lors ne pas rappeler la funeste politique de la terre brûlée appliquée lors du prétendu coup d’Etat manqué de la Voix du Zaïre en 1992. A l’époque, une trentaine de soldats furent arrêtés pour « avoir occupé le siège de la Voix du Zaïre, demandé la démission du gouvernement et exigé la reprise des travaux de la Conférence Nationale Souveraine, CNS ». Sous tortures, ils avaient été contraints de faire des déclarations permettant de les inculper. Comme dans un film de fiction.

Aujourd’hui comme hier, l’objectif poursuivi à travers le procès retransmis à la télévision nationale du reste privatisé par le PPRD et sa majorité présidentielle est d’extorquer des aveux aux membres de l’UDPS et surtout de les forcer à compromettre les dirigeants de leur parti avec en tête le SG Jean-Marc Kabund et Félix Tshisekedi.

Lire aussi : RDC : Face aux accusations de la police, l’UDPS contre-attaque et dénonce une cabale https://www.afriwave.com/?p=4157

Le moment choisi n’est pas innocent.  Il faut saborder par tous les moyens la tenue du congrès de l’UDPS destiné à doter le parti d’un nouveau leadership après le décès d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba d’heureuse mémoire. Ainsi, la voie serait laissée à Bruno Tshibala et à sa clique de nouveaux convertis à la kanambie pour organiser un congrès des dissidents dont l’objectif ultime est de « chier », au propre comme au figuré, sur la “tombe” d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.

C’est certainement à cette entreprise criminelle qu’a participé le fameux membre de l’UDPS, identifié sous la dénomination de MAZARIN, qui avait conduit les agents de l’ANR à la résidence de Pascal Kabangu Shambuyi à Lingwala avant d’aller attaquer la prison de Makala. Le fameux Mazarin fait partie des présumés assaillants du CPRK pour le besoin de la cause.

En tout état de cause, il faudra bien que le régime Kabila fasse un jour toute la lumière sur les attaques de toutes les autres prisons du pays intervenues en 2017, sur leurs auteurs et surtout leurs réelles motivations. La question de fond demeure : à qui profite le crime ?

Il reste qu’un autre procès est très attendu par les Congolais. C’est celui qui devra permettre de faire la lumière sur les 80 fosses communes répertoriées par les Nations Unies dans le Kasaï en marge de la répression et l’exécution sommaire des partisans de Kamuina Nsapu et autres civils innocents, mission confiée à un commandement militaire assumé exclusivement par des officiers rwandophones. L’auteur intellectuel de ces crimes y répondra. Bientôt !

 

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