home Politique, RD Congo RDC : Lambert Mende, ses familles belges et son faux nationalisme d’intérêts pour une vérité qui gêne ! [OPINION]

RDC : Lambert Mende, ses familles belges et son faux nationalisme d’intérêts pour une vérité qui gêne ! [OPINION]

Clap de fin avec un « happy end » pour Lambert Mende, ministre de la Communication et des Médias ; et porte-parole du gouvernement congolais qui a regagné Kinshasa à l’issu d’un voyage contesté que tourmenté d’une semaine en Belgique. A peine dans son bain, il a repris sa rhétorique en accusant les autres de chercher polémique pour ne pas expliquer ou se justifier en minimisant ce qui est arrivé en sa faveur.

Arrivé à Bruxelles le jeudi 19 octobre 2017 alors qu’il est Sous sanctions européennes depuis le 29 mai 2017 avec notamment restriction de visas. En effet, l’Union Européenne a sanctionné neuf hauts responsables congolais – dont M. Mende – désormais interdits de voyage dans l’Union, où leurs avoirs ont été gelés – pour obstruction à l’alternance démocratique du pouvoir en RDC.

Ayant bénéficié d’une dérogation mal comprise et digérée par la communauté congolaise et en tant que chef de tribu, Mende serait venu en Belgique « pour résoudre des problèmes familiaux et je n’ai pas à m’expliquer sur quoi que ce soit tout en s’indignant contre une polémique qui n’a pas lieu d’être et qui a particulièrement touché sa mère biologique » clame-t-il à son retour dans son pays. Lambert Mende qui semble avoir des trous de mémoire pousse le culot en revendiquant « son droit à l’humanité et à la vie privée », conséquence de l’obtention par lui d’une « dérogation à visa humanitaire ».

De ses familles belges

C’est ici que se trouve la bizarrerie de la loi pour des pays qui respectent la démocratie et la Belgique n’en ait pas défaut. Tout remonte aux années d’exil de Mende sous Mobutu après l’affaire dite du « plasticage à la Cité de la Voix du Zaïre » de Lingwala par un groupe qui serait instrumentalisé par le libyen Mouammar Kadhafi. Mende qui animait chaque matin une émission de la Jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution (JMPR) dédiée à la gloire de Mobutu se retrouve parmi ces personnes. Raison de sa fuite en Belgique via des réseaux et l’obtention d’un statut de réfugié politique.

Comme le veut la loi, les membres de famille déclarés d’un réfugié politique reconnu peuvent le rejoindre dans son exil s’ils sont en danger dans le pays d’origine à cause de ce que fut les activités de l’exilé. C’est ici que se met en branle le regroupement familial de la famille Mende. D’abord sa première épouse dont il est divorcé et mère de ses grands enfants, une sœur affectueusement appelée M. qui se mariera à un flamand et veuve depuis lors, un frère du prénom de C. et une petite -sœur du prénom de P. qui se mariera à son tour à un autre belge flamand.

Ses activités politiques en exil intriguant les opposants, l’on découvrira que Mende n’avait jamais coupé les ponts avec le régime. L’ambassadeur Kimbulu Moyanso Wa Lokwa et Honoré Ngbanda Nzangbo Ko Atumba, le responsable de la sûreté de l’ambassade de Bruxelles de l’époque en savent beaucoup. Il ne sera pas étonnant que le 24 avril 1990 après le discours de Mobutu, la première personne revenue d’exil et reçue par le dictateur fut Lambert Mende. Que s’étaient-ils dit à l’époque demeure la question.

Ayant rejoint l’opposition radicale de l’Union sacrée jusqu’à intégrer son Secrétariat Technique de l’Opposition (STOP), l’homme Mende poursuivra son travail de sape et d’informateur du régime Mobutu jusqu’à l’implosion de cette structure de

Un nationalisme des intérêts

L’obtention d’un statut d’asile politique aidant, on peut solliciter la nationalité du pays d’accueil et l’obtenir sans problème. C’est ce que la famille Mende fera car la loi l’y autorisant. Que le ministre Kabila de Communication chante son nationalisme d’intérêt à tout bout de champ et s’attaque à la Belgique qu’il accuse sans preuves de vouloir « balkaniser la RDC », il y a un abime qu’il ne sait lui-même expliquer à cause de ses intérêts dans le petit royaume.

De sa maman aujourd’hui en phase terminale d’un cancer vu son âge, certes qu’elle a la nationalité belge et se fait soigner non aux frais de son fils ministre au Congo ; mais de ceux du contribuable d’un pays qui en veut du mal à celui de son fils. En effet, deux dispositifs de l’ancienne loi belge méconnus de beaucoup des congolais stipulaient que tout congolais né avant l’indépendance du 30 juin 1960 pouvait prétendre et obtenir la nationalité belge car avant cette époque, le Congo était belge. Nombre de ceux qui ont compris cette chose ont pu obtenir la naturalisation avec l’aide des avocats spécialisés.

Un deuxième dispositif prévoyait la régularisation de tout parent de plus de 50 ans d’un belge naturalisé même s’il arrivait sur le territoire belge avec un visa de tourisme. Nombre des gens ont également profité de cette disposition pour faire venir leurs parents âges en Belgique. Un troisième prévoyait l’obtention de la nationalité pour les enfants mineurs des personne étrangères naturalisé depuis son pays d’origine même s’il n’avait jamais les pieds sur le territoire du royaume. Toutes ces dispositifs sont supprimés depuis trois ans avec l’arrivée des nationalistes flamands de la NVA à la tête du gouvernement fédéral.

Dire qu’il n s’occupe pas des problèmes belges alors que la Belgique s’ingère des affaires du Congo, Mende fait preuve d’une mémoire défaillante. Son nationalisme demeure celui des intérêts et non de conviction. Une source bien informée a fait part que profitant de son séjour humanitaire en Belgique, le ministre Kabila de la Communication aurait consulté les services d’un avocat spécialisé pour voir comment attaquer en justice la décision européenne des sanctions contre sa personne.

Ce qui demeure tout de même étonnant de la part d’un chantre du nationalisme et un homme qui se rit des sanctions européennes qu’il a mainte fois présentées comme insignifiantes ; notamment puisqu’il n’aurait aucun bien, aucun avoir et aucun lien en Europe et particulièrement en Belgique où pourtant réside une grande partie de sa famille. Heureusement pour lui car la justice belge n’est pas caporalisée comme celle du régime qu’il défend à Kinshasa.

C’est un dossier à suivre avec le prochain épisode s’il obtenait un second visa.

TSHIKUYI Tubabela à Bruxelles

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