A peine était-elle arrivée à Kinshasa mercredi 25 octobre 2017 au soir que Nikki Haley, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies était depuis jeudi 26 au matin à Goma ; à l’Est du pays pour une visite auprès des casques bleus dit-on. Selon des sources, la réalité était tout autre chose : elle voulait se rendre compte de visu de la situation des souffrances sur terrain de ce coin martyrisé depuis des années avant ses multiples discussions de Kinshasa qui risquent d’être corsées pour le président Joseph Kabila.
Dans cette visite au pas de charge en 48H00’ et de retour à Kinshasa jeudi soir, Mme Haley rencontrera les membres de l’opposition tout comme ceux de la société civile. Le même vendredi, elle sera en audience chez le président Joseph Kabila où l’on espère qu’un message fort sera envoyé aux autorités congolaises alors que les conditions sécuritaires et de respect des droits humains se dégradent chaque jour.
Au menu de leur rencontre surement le cas de l’assassinat des deux experts de l’ONU, dont l’américain Michael Sharp, Washington ayant toujours accusé Kinshasa d’avoir bâclé l’enquête et exigeant une enquête indépendante internationale. Saura-t-elle dire clairement à Joseph Kabila de libérer la démocratie en quittant le pouvoir et en permettant l’organisation des élections ? Les premières sanctions américaines contre certains proches n’ayant jusque-là que peu d’effets sur le régime.
Après l’Ethiopie et le Soudan du Sud, c’est la première visite officielle d’un haut responsable de l’administration Trump sur le continent africain. Toute chose restant égale par ailleurs, ce voyage rappelle celui d’il y a 20 effectué par Bill Richardson ; l’ambassadeur de Bill Clinton auprès de Mobutu pour lui dire de quitter le pouvoir alors que les rebelles marchaient sur Kinshasa.
Même si comparaison n’est pas raison, en diplomatie les symboles parlent presque autant que les mots dit-on. C’est en avion militaire qu’elle est arrivée au Congo avec une trentaine des collaborateurs.Quel message adressera-t-elle aux autorités congolaises en rapport avec la situation actuelle du pays demeure la question, mais aussi quelle sera la réaction de ces mêmes autorités ?
L’opposition vent debout
Le passage de Nikki Haley à Goma n’aura pas été de toute tranquillité car attendue par les opposants politiques et les mouvements citoyens. Les membres de la Lucha qui voulaient lui remettre un mémo en ont été brutalement empêchés devant le Quartier Général de la Monusco par la police de l’ONU. Une lettre ouverte au titre évocateur « Kabila, chaos in the #Congo, and the role of the United States » lui étant adressée pour l’occasion pour dénoncer les rôles respectifs de Kabila et des Etats-Unis dans le chaos actuel.
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