C’est par une déclaration politique de sa Direction Politique Nationale datée de ce lundi 23 octobre 2017 que l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) annonce le retrait, mieux la démission de son délégué du gouvernement Tshibala, le ministre d’Etat au Budget Pierre Kangudia Mbayi. Une lettre étant adressée dans le même sens au premier ministre Bruno Tshibala pour lui signifier « le retrait du délégué de l’UNC du Gouvernement de la République » qui devra désormais faire sans l’appui de Kamerhe.
Réunie pour procéder à son évaluation du niveau d’application de l’accord de la Saint Sylvestre, l’UNC a considéré qu’avec le retard accumulé, « il y a certitude de la non organisation des élections au 31 décembre 2017 » comme prévu dans ledit Accord. Mais aussi du « fait qu’à ce jour, la CENI n’a toujours pas publié le calendrier électoral conforme à l’Accord de la saint Sylvestre ».
Pour Pierre Kangudia, le ministre démissionnaire ; « s’il était au gouvernement, c’est par ce que l’UNC l’y avait envoyé. Je quitte dans les heures qui suivent parce que l’UNC ne veut plus faire partie de ce gouvernement. Je suis totalement en cohésion avec le leader de mon parti, je réponds à son appel et j’exécute en toute loyauté ».
Avec cette décision, l’UNC met ainsi fin à l’ambiguïté de son discours qui semblait condamner le régime mais tout en faisant cause commune avec les membres dudit régime dans un gouvernement commun. Faces aux multiples défections de ses cadres et les critiques de l’opposition radicale contre sa position, il devenait de plus en plus difficile à l’UNC de faire entendre sa voix dans la question de la grave crise politique devenue institutionnelle qui secoue le pays depuis la fin du deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila à la tête du pays.
Déjà membre du gouvernement Samy Badibanga issu du dialogue de la Cité de l’Union Africaine, Pierre Kangudia était le seul rescapé de l’UNC reconduit dans le deuxième gouvernement Tshibala à l’issue de la Négociation directe du Centre interdiocésain sous la conduite de la CENCO.
Déjà la semaine dernière, le parti de Vital Kamerhe fustigeait « le comportement cavalier » jugé provocateur du président de la CENI Corneille Nangaa ; dans sa déclaration sur le probable report des élections pour 2019. L’UNC invitait par la même occasion les autres forces politiques et sociales du pays à rester unies dans l’action afin de réclamer la mise en pratique de l’Accord du 31 décembre 2016 sous l’égide de la CENCO. Mais surtout dans l’organisation des élections afin de permettre au peuple d’avoir l’alternance tant souhaitée en se choisissant librement ses dirigeants.
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