home Culture & Société, Politique, RD Congo KINSHASA : Une manifestation des étudiants sur le campus de l’Unikin dispersée par la police

KINSHASA : Une manifestation des étudiants sur le campus de l’Unikin dispersée par la police

C’est sous une pluie battante que les étudiants du Campus universitaire de Kinshasa (UNIKIN) sont sortis dehors pour une manifestation improvisée. Graffitis, sifflets et vuvuzelas en mains, on pouvait entendre leur colère contre le régime avec des slogans comme « plus question de dépassement, ni dialogue avec Kabila, cette fois-ci il marchera sur nous les étudiants de la RDC ». La même colère se déversant sur Corneille Nangaa, le président de la CENI dont les dernières déclarations sur un probable report des élections en 2019 ne sont pas le mieux appréciées.

On pouvait entre autres lire sur des pancartes « Un peuple se libère, ESILI, KWAJIKI » comme pour reprendre le message du Manifeste du Citoyen Congolais pour l’application de l’article 64 et exiger le départ de Joseph Kabila en fin d’année. D’autres mouvements des étudiants signalés à l’ISTA Ndolo et à l’Université Pédagogique Nationale (UPN) n’ont pas été confirmés par notre reporter sur terrain.

L’intervention rapide des forces de l’ordre commises à la garde universitaire a tourné en un affrontement entre la police et ces étudiants. Faisant usage des gaz lacrymogènes pour disperser les contestataires, on signalait déjà deux blessés légers parmi les étudiants. Un appel à la prudence signale aussi que le secteur du rond-point Ngaba dans la commune du même nom serait impacté  et que des coups de feu y auraient été entendus.

Une situation toujours tendue

Malgré la fin de la protestation, la situation demeure toujours précaire car la tension visible dans l’air sur le campus. Cette sortie des étudiants intervient après qu’un tract leur attribué a circulé sur les réseaux sociaux depuis lundi 16 octobre 2017. Avec un titre Evocateur « Etudiants en Colère, Opération ESILI, Art 64.1, Pas de 4ème mandat » on en appelait au départ de Joseph Kabila d’ici le 31 décembre 2017 ».

Le tract qui serait attribué au mouvement étudiant

Une étudiante du nom de Marie-Joëlle Essimbo, activiste du mouvement ECCHA, serait aux arrêts ainsi que 13 autres de ses camarades dont on exige la libération immédiate et sans conditions. Cinq badauds seraient également interpellés au niveau du rond-point Livulu en contrebas du Campus pour avoir brûler des pneus sur la voie publique.Pour sa part, le Collectif FILIMBI  déplore l’enlèvement par des éléments de l’ANR de son militant Boni Dicksone Mputu au cours de la même manifestation et en exige une libération sans conditions.

Aucun moyen de transport n’arrive ni aux environs ni sur le Campus : bus, taxis, taxis-bus, taxis-motos sont aux abonnés absents. Les auditoires sont sans vie alors que les parents s’empressent de récupérer leurs enfants dans les écoles environnantes. Des enfants auraient été brutalisés par les badauds, créant une psychose selon des témoins.

Selon d’autres sources, c’est une histoire de coupure de courant depuis plus de 12 heures qui serait à la base de ce mécontentement qui s’est vite transformé en une manifestation contre le régime Kabila. Une autre source faisant part d’une rumeur annonçant qu’un étudiant serait mort du côté du Home 30, toutes les occasions servant ainsi de déversoir de colère sur le pouvoir.

Pour les autorités académiques par la voix de Célestin Musau, le SG Académique de l’Université ; ce sont plutôt des gens mal intentionnés ayant distillé cette rumeur pour provoquer des troubles. Heureusement qu’il n’y a pas eu de casse, la police ayant intervenu rapidement explique-t-il. Une version que semblait soutenir Fabrice Bokembe, Président de la Coordination estudiantine de l’Unikin.

Ce mouvement de mauvaise humeur intervient alors que les professeurs de cette institution d’enseignement universitaire venaient de trouver un compromis avec le gouvernement et mettaient fin à leur grève qui durait depuis des longs mois. Une reprise des activités étant envisagée dans les prochains jours. La manifestation de juillet dernier ayant entraîné le report de la session des examens.

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