Des blessés et un mort sur place. Tirs nourris depuis 14h00’ ce vendredi 28 juillet 2017 dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu où résonnaient encore des coups de feu entre Rawbank et la 33 ème Région militaire ; dans la zone où se trouve la prison centrale de la ville. C’est une tentative d’évasion qui serait à la base de cette situation.
« Ça tire de partout à Bukavu et vers Pageco, à la Place du 24 novembre où je me trouve, les prisonniers sont visibles dans tous les sens, les agents de l’ordre essaient de les maîtriser. Pendant ce temps, évasion à la prison de Bukavu qui se vide. Les magistrats et avocats sont pris en otage depuis 30 minutes », renseignait le correspondant de www.afriwave.com sur place tout au début des incidents. De cette situation toujours confuse même si le calme semble revenu, on signale tout de même des blessés et des morts.
Interview filmée du Général Louis Ségond Karawa De Ngamo, Commissaire provincial PNC Sud-Kivu
Interview audio Général Louis Ségond Karawa de Ngamo
Sur 1.500 détenus que comptait la prison centrale de Bukavu, 301 se seraient évadés depuis l’aube dans la confusion après neutralisation des surveillants et récupération de leurs armes. De 54 personnes ré-arrêtées par les forces de l’ordre, 51 ont été réincarcérées ; deux d’entre elles sérieusement blessées état encore à l’hôpital pour des soins appropriés selon Gisèle Balegamire, ministre de la Justice et Droits humains pour la province du Sud-Kivu.
Tableau de la situation avant évasion
Cette évasion massive serait liée à la « suspension de l’ancien chef de la prison (…) accusé notamment de monnayage des visites aux détenus, facilitation des tortures des certains détenus par des militaires et détournement des fonds alloués à la prison avec la complicité d’agents de la division provinciale de la justice » selon les autorités provinciales. Pour la ministre provinciale de la Justice et Droits humains, « Plusieurs réunions secrètes ont été tenues (…) pour venger le chef de prison suspendu et montrer que la nouvelle chef, pourtant expérimentée car ayant déjà gérer la prison d’Uvira (Sud-Kivu), est incompétente. Ces gens (…) ont coopéré avec certains détenus pour organiser cette évasion ».
Nombreuses autres évasions ont alimenté la chronique ces derniers mois à travers le pays, les prisons particulièrement vétustes et surpeuplés, datant de l’époque coloniale belge. Les détenus y survivent dans des conditions d’hygiène inacceptables qu’inimaginables que les défenseurs des Droits de l’homme parlent des mouroirs.