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FMI-RDC : Christine Lagarde exige une trajectoire crédible de stabilité politique comme prérequis à toute discussion

Alors que le pays se trouve dans une situation économique précaire et que sa balance de paiement est quasi nulle depuis le début d’année 2017, Christine Lagarde ; Directrice Générale du Fond Monétaire Internationale (FMI) a renvoyé toutes discussions avec le gouvernement congolais dans la deuxième moitié de septembre prochain. C’est ce qui ressort d’une correspondance adressée au gouvernement congolais avec copie à Joseph Kabila, à Déogratias Mwana Nyembo, Gouverneur de la Banque Centrale et Daouda Sembene, Administrateur pour la RDC au FMI. Ledit courrier n’ayant été transmis aux autorités congolaises que le 3 juillet et rendu public le 10 de ce mois.

Cette réponse fait suite au courrier de Bruno Tshibala Nzenzhe au FMI pour l’obtention d’un soutien financier dans le cadre de la facilité de crédit rapide (FCR) : « Permettez-moi de vous remercier de votre courrier du 12 juin dernier, par lequel vous me faites part du souhait de votre gouvernement d’engager des discussions sur les possibilités d’un soutien financier dans le cadre de la facilité de crédit rapide (FCR) du FMI…Pour y donner suite, je vous propose d’envoyer une équipe des services du FMI durant la deuxième moitié du mois de septembre. Mes collaborateurs pourront ainsi mener les consultations de 2017 au titre de l’article IV, et conformément aux Statuts du FMI, dresser un bilan actualisé de la situation économique de la RDC » répond Mme Christine Lagarde ?

Et de continuer : « Les concours financiers dans le cadre de la FCR (Facilité de Crédit Rapide) ont pour vocation de répondre à des besoins urgents de balance des paiements et à accompagner la mise en œuvre de politiques visant une croissance et une réduction de la pauvreté fortes et durables ». Sa conclusion qui est encore plus sévère pour le régime qu’on y pensait : « Pour remplir ces deux conditions, une trajectoire crédible vers la stabilité politique sera probablement un prérequis. Si ces circonstances étaient présentes, l’équipe des services du FMI serait en mesure de discuter avec vous en septembre prochain d’un éventuel appui financier dans le cadre de la FCR ».

La situation réelle du pays

Depuis la nomination de Samy Badibanga qui avait annoncé ne possédait que pour quelques semaines encore des réserves de crédits à celle de Bruno Tshibala, tout le monde savait que le pays n’avait plus des possibilités de secours pour sa balance des paiements. La raison annoncée par les gouvernants étant l’effondrement des cours des matières premières sur le marché international alors que la réalité demeure tout autre : la perte de toute confiance dans les dirigeants actuels de la part des partenaires habituels, les Etats-Unis et l’Union Européenne.

Même si le FMI ne le dit pas dans son courrier-réponse, il parait clair que sans nouveau financement extérieur qui soit conséquent, le gouvernement Tshibala aura d’énormes difficultés à tenir les engagements du pays pour les remboursements de ses dettes extérieures pour le second semestre 2017 et quelques milliards de dollars encore pour 2018. L’affaiblissement des institutions toutes hors délai de mandat, le mécontentement de plus en plus marqué au sein de la population, la probabilité de ne pas organiser les élections en fin d’année faute d’argent sont autant des critères qui contribuent à la réduction de la capacité du pays à faire face aux problèmes pressants sur le plan économique et social actuels.

Au motif de cette perte de confiance, la crise politique récurrente avec pour corollaire le non-respect des Droits Humains. Raison du reste pour laquelle le FMI pose sa condition liée à une exigence d’une trajectoire crédible vers la stabilité politique sera probablement à titre de prérequis à toute discussion avec le gouvernement congolais pour un éventuel appui financier dans le cadre de la facilité de crédit rapide (FRC). De l’une chose, l’autre est égale ; ce qu’on ne peut plus cacher aujourd’hui ce que les caisses de l’Etat sont vides alors que les barons du régime investissent dans les paradis fiscaux.

Les derniers mouvements de fronde sociale avec multiples grèves dans les ministères comme les entreprises de l’Etat, les salaires impayés et souvent avec trop de retard ; sont les conséquences de cette politique de gabegie sur fond de corruption endémique et détournements des deniers publiques qui gangrènent le pays depuis des années. La persistance de la grave crise politique actuelle devenue institutionnelle n’arrange non plus en rien les choses. Joseph Kabila maintenu au pouvoir par l’Accord politique de la Saint Sylvestre entre sa majorité et l’opposition ne semble pas prêt à lâcher du lest. Les élections législatives, provinciales et présidentielles prévues en fin d’année 2017 qui risquent de ne pas avoir lieu accentueront encore les incertitudes.

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