home Politique, RD Congo CENI : Devant l’OIF à Paris, Corneille Nangaa confirme qu’il n’y aura pas élections en 2017

CENI : Devant l’OIF à Paris, Corneille Nangaa confirme qu’il n’y aura pas élections en 2017

Ce n’était un secret pour personne, malgré les pressions intérieures comme celles extérieures que les élections prévues dans l’Accord de la Saint Sylvestre 2016 n’auront lieu avant la fin de cette année 2017. Et pour cause, le manque criant d’argent ; mais surtout de la volonté politique dont se sont rendu coupables le gouvernement et la CENI, l’organe chargé de l’organisation des scrutins.

« C’est impossible d’organiser les élections cette année, mais nous devons évaluer avec le Gouvernement et le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA), comme le dit l’Accord de la Saint Sylvestre avant de prendre une décision d’extension » a expliqué le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) devant les délégués de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) réuni à son siège de Paris ce 7 juillet 2017.

A la suite de Joseph Kabila qui disait déjà n’avoir rien promis à personne, Nangaa l’exprimait devant les jeunes du Rassemblement de l’opposition (Rassop) avant de le redire fin de la semaine dernière devant les parlementaires de la même coalition de l’opposition. Pour le président de la CENI, le calendrier proposé lors de la Négociation directe de la CENCO était plus politique que technique. De plus, le retard pris pour la signature de l’Arrangement Particulier (AP) mais surtout la mise en place du CNSA rendait difficile la réalisation dudit calendrier.

Lire aussi : Rencontre CENI et Jeunes du Rassop : Il n’y aura pas d’élections fin 2017 ! https://www.afriwave.com/?p=3484

La situation du Kasaï

Les violences dans l’Espace Kasaï et le cortège de ses exactions auront été un prétexte tout trouvé par le régime pour justifier un risque de non tenue des élections pour la fin d’année 2017 et leur report. Joseph Kabila en personne expliquait que les élections ne peuvent se tenir avec les violences dans le Kasaï. Les opérations d’enregistrement d’électeurs d’abord suspendues par la CENI pour cause d’insécurité sont de nouveaux annoncé à partir de ce 20 juillet.

Mais pour cela certaines conditions sont au préalable, notamment le rétablissement de l’autorité de l’Etat ainsi que les conditions sécuritaires minimums. Egalement et surtout le retour chez eux du plus de1.500.000 personnes déplacées internes et des réfugiés à l’extérieur du pays pour leur enregistrement dans le fichier électoral et organiser les élections.

La révision du fichier électoral entamé l’année dernière se poursuit avec ses bugs et ses difficultés. Pour la CENI, près de 30 millions d’électeurs sur les 42 millions attendus sont déjà enrôlés, soit près de 78%. Entre autres reproches dans cette opération l’enregistrement des mineurs et des personnes d’origine étrangère à l’Est du pays.

Le sort de Kabila

La grande équation qui demeure concerne le sort de Joseph Kabila au-delà du 31 décembre 2017. Si l’opposition ne jure que par son départ avec ou sans son consentement pour avoir épuisé ses deux mandats constitutionnels en décembre 2016, ses partisans voit la chose autrement. Leonard She Okitundu, l’un de ses proches explique : « Le chef de l’État ne peut quitter le pouvoir que s’il a un successeur élu, alors le jour où il y aura des élections, il en tirera les conséquences. Pour l’instant, on attend et on détermine le corps électoral ». On est plus que loin des promesses de Mende d’une remise reprise civilisé de pouvoir entre un président sortant et un président entrant.

Lire aussi : Kabila à Der Spiegel Online : « Je n’ai rien promis du tout concernant la tenue de la présidentielle d’ici fin 2017 ». https://www.afriwave.com/?p=3220

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