home Politique, RD Congo Violences dans le Nord-Kivu : BENI, épopée d’une journée sanglante

Violences dans le Nord-Kivu : BENI, épopée d’une journée sanglante

Jeudi 22 juin 2017. Une journée carrément à vite oublier pour les habitants de la ville de Beni dans la province martyr du Nord-Kivu. Tout le monde a cru à une nouvelle guerre tellement les affrontements étaient si violents entre les éléments des Fardc et des présumés miliciens non autrement identifiés. Un bilan plus que lourd : 13 morts parmi les assaillants et 15 prisonniers selon l’armée congolaise qui déplore 3 pertes dans ses rangs ; et au moins 3 civils également blessés, touchés par l’explosion d’un obus dans une école de Bungulu où se déroulait l’examen d’Etat.

C’est à 6h30 que les combats d’abord à l’arme légère puis à l’arme lourde ont éclatés par l’attaque d’une position de l’armée congolaise à Kalaou, à 12 kilomètres de Beni. Pendant ce temps, un autre groupe d’assaillants prenait d’assaut le centre-ville où les habitants se sont immédiatement terrés chez eux. Avec l’aide des troupes de la Monusco, les Fardc parvenaient difficilement à repousser les assaillants à plus de 20 kilomètres de la ville pendant qu’un semblant de calme précaire revenait dans la ville.

Mais pourquoi cette nouvelle attaque et par qui ?

L’on se souviendra qu’il y a une dizaine des jours déjà, c’est la prison Kangbayi de Beni qui avait la cible d’une attaque armée avec au final plus de 900 prisonniers qui s’étaient évadés.

Lire aussi : URGENT Nord-Kivu : Attaque à la prison de Beni, 930 prisonniers en fuite https://www.afriwave.com/?p=3377

Qui sont donc ces assaillants armés non autrement identifiés alors que les autorités se taisent dans toutes les langues ? Pourrait-il s’agir du même groupe qui avait attaqué la prison alors qu’un couvre-feu militaire perdure dans la ville et ses environs ? La Société civile comme certains le pensent sur place d’autant plus qu’un mouvement insurrectionnel armé jusqu’ici inconnu a mené plusieurs attaques le week-end dernier en périphérie de la ville. On pense même que les objectifs de cette dernière attaque semblaient être l’auditorat militaire où sont détenus des combattants des ADF-Nalu, un autre groupe rebelle d’origine ougandaise ; mais aussi le cachot de la police nationale et la prison des femmes.

Un vrai trouble hante pourtant la population apeurée, les assaillants de la semaine dernière comme ceux d’hier seraient une vaste coalition des groupes Maï-Maï avec des ADF-Nalu, des FDLR-Interhamue rwandais, des ex-M23 qui ont été rejoints par des anciens prisonniers en fuite. La revendication de l’attaque étant faite par un certain John Mangaiko au nom du Mouvement national des révolutionnaires, une nouvelle rébellion basée dans le Rutshuru ; selon lui, et dont l’objectif serait de mettre fin au régime du président Kabila.

Au regard de l’impressionnant matériel militaire dont disposerait cette nouvelle coalition rebelle, il y a lieu de soupçonner des connexions politique et militaire avec une puissance extérieure ; estimait Omar Kavota, Directeur Exécutif du CEPADHO, une association de la Société civile.

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