home Régions ONU-RDC : Jean-Pierre Lacroix, SGA chargé des Opérations de maintien de la paix en visite à Kinshasa

ONU-RDC : Jean-Pierre Lacroix, SGA chargé des Opérations de maintien de la paix en visite à Kinshasa

Alors qu’elle continue d’exiger une enquête internationale sur les violences dans les provinces du Kasaï au centre du pays, l’ONU poursuit son balai diplomatique. C’est dans ce cadre que se situe le voyage depuis ce lundi 12 juin 2017 du Secrétaire Général Adjoint chargé des Opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix à Kinshasa. Au cours de sa visite qui durera cinq jours, le SGA de l’ONU se  rendra respectivement à #Goma, à #Beni et à #Kananga.

Avec les responsables du pays, il compte discuter du processus électoral en cours, mais aussi des questions sécuritaires vu la situation de profonde crise politique devenue institutionnelle que traverse la RDC depuis un an avec la fin du deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila en décembre 2016 et son maintien au pouvoir.

S’exprimant devant les médias, Jean-Pierre Lacroix a déclaré : « Qu’ayant pris mes fonctions de chef de Département des Opérations de maintien de la paix il y a un peu plus de deux mois, j’ai voulu venir très vite en RDC où nous avons l’une de plus grandes opérations de maintien de la paix des Nations Unies, pour rencontrer les autorités de ce pays. Nous sommes toujours résolus à aider le pays et son peuple à avancer vers la stabilisation durable pour faire avancer le processus inclusif devant mener à l’organisation des élections équitables et démocratiques ».

Le diplomate onusien n’a pas manqué de souligner que « C’est aux Congolais eux-mêmes de mener à bien ce processus résultant de l’Accord du 31 décembre 2016 par le dialogue de manière à ce que nous puissions atteindre cet objectif des élections libres, transparentes et démocratiques avant la fin de l’année comme le prescrit le Conseil de Sécurité dans la Résolution 2348. L’ONU insistant sur la promotion du respect des Droits de l’Homme ».

Débats et contradictions dans les procès actuels

A Kananga comme à Mbuji-Mayi se poursuivent devant les juridictions miliaires les deux procès sur les massacres de Muanza-Lomba et celui des assassins présumés de deux experts de l’ONU en mars dernier. Si à Mbuji-Mayi le procès ouvert le 5 juin et mené à pas de charge tend vers sa fin, celui de Kananga est par contre à nouveau reporté. Sur 16 personnes accusées dans ce dossier, seules deux se trouvent dans le box des accusés. Et l’âge de l’un de ces deux prévenus fait débat.

En effet, Evariste Ilunga Lumu que l’on a présenté au moment de son arrestation comme étant âgé de 22 ans ; se dit lui-même mineur âgé de 17 ans à l’ouverture du procès. Contradiction que n’a pas manqué d’exploiter sa défense pour contrecarrer les PV d’auditions dont la qualité étant mise en cause. Pour la défense, les interrogatoires se sont déroulés dans des conditions irrégulières avec des agents qui n’ont pas décliné leur identité et réclament purement leur déclassement. Enfin, dernier sujet de discussion, la compétence ou nom de la juridiction militaire dans ce procès alors que les personnes jugées dont des civils. Trois anomalies, des vices de procédure selon les avocats de la défense, sur lesquelles le juge a promis de statuer mercredi prochain à la reprise des débats.

Voyages de Kabila

Pendant ce temps, Joseph Kabila poursuit son marathon des provinces affectées dans les violences attribuées aux présumées miliciens Kamuina Nsapu. Après Kananga et Mbuji-Mayi la semaine dernière, il est arrivé hier soir à Tshikapa ; chef-lieu de la province du Kasaï. Parti par route tôt le matin de Kinshasa via Kenge, Masimanimba et Kikwit, le cortège des 4X4 est arrivé tard dans la soirée à Tshikapa a l’issue d’un périple de près de 900 Km considéré comme un exploit du chef de l’État par Ramazani Shadari, le vice-premier ministre chargé de l’Intérieur.

Tshikapa comme beaucoup d’autres entités des cinq provinces du Kasaï sont en proie à une violence inouïe et sans précédent depuis plus de 9 mois. L’ONU a recensé dans cette espace plus de 400 morts et près de 1.3 millions des déplacés internes et quelques 30.000 réfugiés en Angola voisin. Aujourd’hui, ces déplacés in ternes fuyant les violences entre présumés miliciens Kamuina Nsapu contre forces de sécurités congolaises (armée et police) ont même atteint certaines provinces jusque-là épargnées comme Kikwit dans l’ancien Bandundu.

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