Un combat à distance. C’est un mano à mano par médias interposés que se livrent Joseph Kabila et Moïse Katumbi. Au moment où paraissait en ligne son interview au magazine allemand Der Spiegel dans lequel Kabila disait ne pas se suicider à cause de Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga répliquait qu’il faisait peur au président et à sa majorité. C’était le samedi 03 juin sur le plateau de TV5MONDE dans l’émission Et vous me disiez toute la vérité ; un magazine qui décortique l’actualité du continent africain ainsi que le devenir de ce dernier. Une tribune qui n’a pas froid aux yeux et qui se penche notamment sur les problématiques les plus brûlantes du moment selon ses concepteurs.
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Interrogé par Denise Epoté, il réaffirmait sa détermination ainsi que sa disponibilité à servir son pays la RDC ; au travers de sa candidature à la présidentielle prévue pour la fin d’année 2017. De la grave crise politique devenue institutionnelle du fait de maintien de Kabila à la tête du pays alors que son deuxième et dernier mandat constitutionnel a expiré depuis le 19 décembre 2016, Moïse Katumbi reconnait qu’il y a effectivement une grave crise politique qui sévit dans notre pays parce que c’est est une stratégie du président Kabila de retarder les élections et de rester au pouvoir et peut-être aller aussi au referendum.
Revenant sur la Négociation directe entre la majorité présidentielle et l’opposition sous la médiation de l’église catholique, Katumbi insiste sur la fait qu’on devrait d’abord respecter les Evêques qui ont conduit ce dialogue ainsi que l’Accord politique global et inclusif issus de ces discussions dans lequel il y avait un chapitre sur la décrispation politique qui lui aurait permis de revenir au pays en homme libre.
Clamant une fois de plus son innocence, Katumbi affirme être l’objet d’un acharnement politique de la part de Kabila et de sa majorité. De sa rupture d’avec Joseph Kabila pour qui il avait été gouverneur de la riche province du Katanga neuf ans durant, Katumbi clame qu’il a fait son choix de ne pas trahir le peuple congolais pendant que le président Kabila s’adonne à ce jeux en refusant de respecter la constitution. En démissionnant, je n’avais pas peur de l’après car n’ayant aucun dossier à cacher ; les autres qui s’accrochent au pouvoir ont peur de l’après et je suis un homme sincère, honnête qui avait travaillé pour le peuple congolais poursuit-il.
Crédit images TV5 MONDE
De l’avenir de Kabila qui deviendra sénateur à vie à la fin de son mandat selon la constitution, Katumbi revient sur le fait qu’il ne devra pas avoir peur et qu’il doit rester au pays comme en Tanzanie où il longuement vécu ; mais aussi au Ghana où les anciens présidents sont vivants sur place. Ne manquant pas tout de même d’avertir que le président Kabila doit faire très attention, s’il veut rester au pouvoir ; il partira très mal. Le plus important pour lui étant la première alternance au Congo et que le président Kabila puisse voir comme il va développer le pays et lui donner un avenir meilleur. Dommage que Kabila soit aujourd’hui comparé à Mobutu malgré tant d’espoir suscité et on sait de quelle manière Mobutu est partie, chassé par le peuple.
Sur les divisions au sein du Rassemblement de l’opposition, Katumbi pense que rester du côté du peuple c’est le meilleur choix et heureusement qu’il y a eu ce qui est arrivé avec ceux qui ont trahi. Ce que le peuple cherche aujourd’hui c’est le bonheur et le respect de la constitution pour la première alternance démocratique dans le pays.