home Politique, RD Congo, Société Opinion : Avec Joseph Kabila, les jours difficiles et sombres sont à venir pour la RDC

Opinion : Avec Joseph Kabila, les jours difficiles et sombres sont à venir pour la RDC

Dureté, fermeté, répression. Visage fermé, barbe poivre-sel et veste militaire couleur vert-olive frappée de ses initiales JKK sur fond d’une concentration vraisemblablement mal assimilée ; c’est l’image de Joseph Kabila qu’ont découvert les congolais le weekend du 29 mai 2017 lors du Comité de Pilotage sur la mise en œuvre de 28 mesures économiques urgentes du gouvernement de son premier ministre Bruno Tshibala.

L’interview presqu’aveux de Kabila au site d’information allemand Der Spiegel Online du samedi 03 juin 2017 en dit tout. Elle est venue enlever tout doute qui pouvait encore subsister : comme il n’a jamais rien promis, il n’y aura donc pas d’élections d’ici la fin d’année 2017. Pourtant, cet engagement avait été pris par sa majorité et l’opposition dans le cadre de la médiation de la CENCO sollicité par Kabila en personne.

Et pire comme il l’a prévenu, un jour peut-être ; il faudra compter avec une modification de la constitution suivie d’un referendum. Pendant ce temps, la détérioration des conditions sécuritaires, politiques et sociales soulignent bien ce non-respect de la part de la majorité présidentielle de l’Accord Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016 obtenu grâce à la médiation de l’Eglise catholique.

En rappelant à chaque fois que la RDC est un pays gigantesque avec peu d’infrastructures, Kabila feint d’ignorer sa responsabilité de ce qu’il a fait de son premier mandat de 2006 à 2011 gagné sous le slogan des Cinq chantiers et du second de 2011 à 2016 où le pays est entré dans la Révolution de la modernité. Or les cinq chantiers surnommés par les congolais en cinq sentiers concernaient les infrastructures : écoles, électricité, hôpitaux, routes, santé…

Mettant en garde contre les élections chaotiques qui seront source du chaos, Kabila se dédouane alors que le chaos est là depuis les 15 ans que dure son régime : de l’Est au centre du pays dans le Kasaï, c’est la désolation tous les jours.

Lire aussi : Kabila à Der Spiegel Online : « Je n’ai rien promis du tout concernant la tenue de la présidentielle d’ici fin 2017 ». https://www.afriwave.com/?p=3220

Un message clair

Message clair certes pour l’ancien rebelle de l’AFDL converti en militaire et obligé de démissionner de la grande muette (armée) en 2006 pour être candidat à la présidentielle. Cette apparence subliminale de Joseph Kabila intervient au moment où les sanctions américano-européennes s’intensifient contre son appareil sécuritaire à travers ses proches au sein de l’armée, dans le gouvernement et la police.

Cet avertissement qui s’adresse à la fois aux occidentaux qui ne veulent plus de son régime en place alors que son deuxième et dernier mandat constitutionnel s’est achevé le 19 décembre 2016 l’est aussi pour le peuple congolais avide de changement dans l’immédiat. Ce choix vestimentaire de Kabila témoigne de l’impassibilité, de la rigidité et de cette envie toujours répressive de la part du régime qui ne souhaite pas abdiquer vis-à-vis de quiconque se mettra sur son chemin. En revêtant cette chemise militaire alors qu’il est censé démissionnaire de la grande muette, Kabila indique clairement qu’il est prêt pour un affrontement sanglant. Et comme disait Vercingétorix à César VAE VICTIS ou malheur aux vaincus, c’est le temps qui nous le dira commente un journaliste congolais de la diaspora en Belgique.  

L’interrogation qui demeure est celle de savoir jusqu’à quel niveau s’abattra la répression et pour combien de temps encore les Congolais et le monde toléreront cette situation qui dure depuis 15 ans du régime issu de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila ?

print

Partagez