Comme l’avait promis le ministre de la Justice et Garde des Sceaux au lendemain de l’évasion massive de la Prison Centrale de Makala en début du mois, les têtes commencent à tomber. La première, c’est celle du Directeur du pénitencier ; le colonel Thaddée Kabisa qui a été relevé de ses fonctions. Pour son remplacement, le dévolu a été jeté sur un autre colonel ; Flory Kadima Lukusa qui jusque-là dirigeait la prison militaire de Ndolo dans la même ville de Kinshasa.
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A l’issue de sa visite d’inspection à de la prison centrale de Makala du jeudi 18 mai, au lendemain de l’évasion du 17 mai 2017 ; le ministre Thambwe Mwamba reconnaissait avec une légèreté pour le moins déconcertante qu’il y a eu des erreurs et des défaillances des services [de l’Etat] commis à la sécurisation et à la gestion des prisons du pays à l’instar de Makala comme Kasangulu tout en promettant des sanctions au niveau élevé de responsabilité à l’issue de ce qu’il avait qualifié d’une commission d’enquête censée élucider les circonstances de ces deux événements.
Pour rappel, dans la nuit du 16 au 17 mai 2017, plus de la moitié des détenus recensés soit 4.191 prisonniers sur les 8.075 qui se trouvaient dans la plus grande prison du pays s’étaient fait la belle à l’issue d’une attaque spectaculaire attribuée aux adeptes de la secte Bundu Dia Kongo. Deux semaines plus tard, aucune preuve n’est venue démontrer l’affirmation du gouvernement dans cette affaire sur la responsabilité des adeptes de la secte politico-religieuse et leur gourou ; le député Zacharie Badiengila dit Ne Mwanda Nsemi en personne n’ayant jamais été retrouvé.
Par contre l’on signale partout dans la capitale comme sa périphérie des exactions multiples des forces de l’ordre (armée et police) sur des personnes présumées évadées de la prison de Makala au moment de leur interpellation. En l’espace d’une semaine, de Makala à Kinshasa à Kalemie dans la nouvelle province du Tanganyika en passant par Kasangulu dans le Kongo Central ; ce fut la loi de série pour les évasions dans les prisons. La logique des choses aurait voulu que le ministre de l’Intérieur et son collègue de la Justice et Garde des Sceaux démissionnent de leurs postes pour assumer la responsabilité dans ces multiples évasions. Au contraire, ce sont les moins gradés qui tombent, une logique à l’envers.
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