home Politique, RD Congo, Société Prison Centrale de Makala à Kinshasa : Ne Mwanda Nsemi et plusieurs prisonniers évadés

Prison Centrale de Makala à Kinshasa : Ne Mwanda Nsemi et plusieurs prisonniers évadés

Un réveil brutal et explosif. Au vrai comme au figuré, c’est un réveil brutal à l’explosif que celui vécu par les habitants des communes de Selembao et Bumbu en ce matin du mercredi 17 mai 2017. Aux tirs nourris d’armes de guerre qui ont retenti toute la matinée aux abords du grand centre pénitencier et de correction de Kinshasa, connu sous le nom de la Prison Centrale de Makala se mêlent appréhension et peur de la population des environs.

Incroyable mais pourtant vrai, le chef spirituel et politique du parti Bundu Dia Mayala, le député national Ne Mwanda Nsemi et des dizaines des prisonniers sont en fuite après une attaque d’une rare violence contre la prison centrale de Makala dans la nuit du 16 au 17 mai 2017. Les assaillants non autrement identifiés mais que le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba affirme être des adeptes de la secte mystico-religieux Bundu Dia Kongo (BDK) auront réussi à fendre un pan du mur d’enceinte du pénitencier et en extraire leur chef actuellement introuvable.

Des dégâts matériels considérables sont à signalés, notamment l’incendie du bureau du Directeur de la prison et son véhicule. Le bilan humain avec mort des personnes risquant d’être lourd dans les heures à venir ; le chef des opérations de la police à l’intérieur de la prison grièvement blessé a pu être évacué. Thambwe qui dit la situation être sous contrôle explique : « Des miliciens de Ne Mwanda Nsemi ont attaqué avec des armes de guerre la prison [de Makala] cette nuit, a plus précisément déclaré le ministre. J’attends les précisions quant à l’heure. Ils ont réussi à faire évader Ne Mwanda Nsemi et plusieurs dizaines de prisonniers parmi lesquels plusieurs de ses adeptes. Pour le moment, la situation est sous contrôle, les forces de police sont à l’intérieur ».

Aux abords de la prison de Makala ce matin

Un recensement des prisonniers en cours

Pour se rassurer de la situation et dans la foulée de cette rocambolesque évasion, un recensement des prisonniers est en cours dans la prison pour identifier les fugitifs, une alerte et leur signalement ayant été lancés pour les retrouver le plus vite que possible selon le ministre de la Justice. Pour lui toujours, « à première vue, les prisonniers emblématiques, à l’exception de Ne Mwanda Nsemi, sont toujours dans le centre pénitentiaire » ; allusion ici faite aux nombreux prisonniers politiques et d’opinion incarcérés en cet endroit.

Parmi eux les députés Diomi Ndongala, Franck Diongo, Jean-Claude Muyambo Kyassa…Sans oublier ceux condamnés à mort dans le procès de l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat Laurent-Désiré kabila en janvier 2001 dont le colonel Eddy Kapend qu’on annoncerait dans les évadés. Vrai mouroir selon les associations de Droits de l’Homme, la prison centrale de Makala comptait un effectif estimé à près de 7.000 personnes en 2015 pour une capacité de moins de 2.000 places valables.

La fuite de Ne Mwanda Nsemi pose tout de même une sérieuse question de l’entretien et de la sécurité des prisons de l’ensemble du pays. Les prisonniers n’y sont entretenus que par les membres de leurs familles alors que l’Etat qui a démissionné de son rôle n’y fournit aucun moyen.

Affaire Ne Mwanda Nsemi

Photos évasion : bain de foule et fuite sur une moto….

De son vrai nom Zacharie Badiengila, Ne Mwanda Nsemi a été incarcéré fin mars dernier après un siège de près d’un mois dans sa résidence forteresse de Binza Pigeon dans la commune de Ngaliema. Des affrontements entre ses adeptes et des forces de police avaient fait plusieurs morts à Kinshasa comme dans sa province du Bas Kongo. Plusieurs griefs étaient retenus à la charge du député national et sa secte politico-religieux Bundu Dia Kongo, notamment offense envers le chef de l’Etat, incitation à la haine, appel à l’insurrection, organisation de groupes terroristes, détention illégale d’armes et munitions de guerre, meurtres, incendie criminel, destruction méchante, incitation à la révolte…

Lire aussi : Bundu Dia Mayala décapité : Ne Mwanda Nsemi en état d’arrestation https://www.afriwave.com/?p=2362

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