Dans un document de 4 pages intitulée Déclaration de la CENCO sur la situation socio-politique actuelle en RD Congo rendu public le 20 avril 2017 à Kinshasa par le Comité de suivi de la CENCO et en référence à la résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le clergé catholique est enfin sorti de son silence pour donner son point de vue sur le pays. Et ce, depuis la fin de sa mission de bons offices auprès des Acteurs politiques et sociaux ayant abouti à l’Accord Politique Global et Inclusif du Centre Interdiocésain du 31 décembre 2016.
De cet Accord, le clergé en rappelle les fondamentaux dans le point concernant son Respect intégral à savoir que :
- Le Chef de l’Etat ne briguera pas un troisième mandat (cf.III.2.1)
- Le président de la république reste cependant en fonction jusqu’à l’installation du nouveau Président élu (idem)
- Les élections présidentielles, législatives et provinciales seront tenues avant fin décembre 2017 (cf.IV.2.)
- Aucune initiative de révision de la Constitution et de son changement ne sera consentie ni par voie référendaire ni par voie parlementaire pendant la période pré-électorale (cf.II.1)
De l’évolution de la situation en elle-même et comme il fallait s’y attendre, la CENCO tacle le régime et condamne l’entorse faite à l’Accord du 31 décembre 2016. Elle constate la persistance de la crise concernant les questions liées au Premier Ministre et celui du Conseil National du Suivi de l’Accord (CNSA). Du chef du gouvernement pendant la période transitoire, la CENCO note que malgré la nomination d’un premier ministre (en l’occurrence Bruno Tshibala), cela ne va pas à ce qui fut accepté par la majorité au pouvoir et l’opposition.
La CENCO rappelle ainsi au point 7 de sa déclaration : Ledit Accord stipule que le « Gouvernement de la République est dirigé par le premier Ministre présenté par l’Opposition non-signataire de l’Accord du 18 octobre 2016/ Rassemblement et nommé par le Président de la République conformément à l’article 78 de la Constitution (III.3.3). La CENCO déplore que les consultations entre le chef de l’Etat et le Chef de délégation du Rassemblement aux négociations Au terme desquelles allait être nommé le Premier Ministre n’aient pas eu lieu. Malgré tout, un Premier Ministre a été nommé. Ceci constitue une entorse à l’Accord de la Saint-Sylvestre et explique la persistance de la crise.
Du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA), la CENCO note au point 8 de son document … Force est de rappeler le contenu de l’Accord à ce sujet : « le CNSA sera présidé par le Président du Conseil des Sages du rassemblement » (V.2.2).
Sur la problématique de la décrispation politique, la CENCO regrette que jusqu’à ce jour, deux des cas emblématiques restent non résolus à propos des opposants Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo Kyassa.
En phase avec le Conseil de Sécurité de l’Onu, la CENCO urge tous les acteurs politiques pour signer le texte de l’Arrangement Particulier (AP) devant aider à la mise en application de l’Accord du 31 décembre 2016.
Document CENCO