home Politique, RD Congo, Régions Affaire Franck Diongo Shamba et ses collaborateurs à Makala, un déni et une parodie de justice ?

Affaire Franck Diongo Shamba et ses collaborateurs à Makala, un déni et une parodie de justice ?

C’est depuis le 19 décembre 2016 dernier que Franck Diongo Shamba, Président du Parti Lumumbiste Progressiste, a été arrêté manu militari par la Garde Républicaine (GR) ; la force spécialisée de protection du chef de l’Etat Joseph Kabila. Sous perfusion et jugé en comparution immédiate alors qu’il avait été violement molesté par les forces militaires, il a depuis écopé de cinq ans de prison ferme. Le député national élu de la circonscription de La Lukunga dans la ville de Kinshasa n’est pas le seul à croupir depuis lors dans le Centre pénitencier et correctionnel de Kinshasa communément appelé Prison centrale de Makala dans la commune péri-urbaine de Selembao.

Nombres de ses proches dont des militants du parti et des préposés à la sécurité ont été raflés en sa résidence de la Commune de Ngaliema, Quartier Ozone sur Cuba et sont emprisonnés en sa compagnie jusqu’à ce jour. Parmi eux, Tshimpaka Muya, un sportif bien connu des Kinois sous le sobriquet de Me DT Tyson. De sa famille qui n’avait plus de ses nouvelles une semaine durant après l’attaque contre la résidence de Diongo, l’on apprend que ce militant du parti et père de famille aurait subi les pires exactions et tortures inhumaines y compris à l’acide de la part des militaires : tabassage en règle, privation de sommeil et menaces de mort.  Des photos le montrant bras cassé ont été rendues public quelques jours après son arrivée à Makala.

Des sources concordantes, sur les 18 personnes raflées dans la parcelle de Diongo se trouvaient 10 agents de sécurité du parti, un jardinier, une lavandière, une femme de ménage. Selon les témoignages, toutes les personnes embarquées furent conduites au Camp Tshatshi où elles avaient été gardées au secret dans le sous-sol pendant 5 jours sans manger ni boire entre le 19 et le 23 décembre 2016, également jour de leur transfert au Parquet Général avant la conduite en prison explique un détenu. Selon un autre codétenu aujourd’hui, leur passage dans le cachot du Camps Tshatshi fut une suite d’horreurs : passage à tabac quotidien, torture à l’acide aux mains sans oublié le lardage au couteau causant des blessures multiples. Une vieille dame du aurait succombé en apprenant l’arrestation de son fils.

Des sources des familles des personnes arrêtées on explique qu’il leur avait été même proposé une somme des 5000 dollars par personne pour des aveux devant incriminer leur chef de parti comme quoi il voulait faire un coup d’Etat contre Joseph Kabila. C’est ici que le Bureau de l’Onu chargé des questions des Droits de l’Homme auprès de la Monusco à Kinshasa devrait se préoccuper de toutes ces personnes qui croupissent en prison depuis plus de 4 mois sans jugement ni condamnation.

Que reproche-t-on à Franck Diongo ?

 Selon la justice, il est reproché au député Diongo l’enlèvement et la séquestration des 3 agents de la garde républicaine dans parcelle. Affirmations que réfute les militants et proches du Parti Lumumbiste Progressiste qui parlent plutôt d’un traquenard des individus qui auraient été envoyés pour faire du mal à leur leader mais qui furent maîtriser par les jeunes du quartier avant d’être consignés dans la parcelle de Diongo.

Le jour même de ces incidents, Franck Diongo en personne aurait tenté d’alerter en personne le n°1 de la Demiap comme celui de la Garde Républicaine qui lui auront raccroché au nez. Alors que les éléments de l’armée semaient le chaos dans sa résidence, il fut même empêché à la Monusco d’intervenir par le chef de la GR

Faudra-t-il le rappeler que le jour de cette épopée coïncidait avec la fin officielle du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila à la tête du pays. N’ayant pas pu organiser l’élection de son successeur en temps, l’opposition lui contestait le droit de demeurer au pouvoir, cause d’une profonde crise politique devenue institutionnelle que traverse le pays jusqu’à ce jour. La constitution lui interdisant un 3ème mandat, des manifestations étaient prévues sur toute l’étendue du pays y compris Kinshasa la capitale par les partis de l’opposition pour signifier au président Kabila la fin de son règne.

 

 

 

 

 

 

 

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