La négociation directe entre majorité au pouvoir et opposition n’ayant pas abouti pour cause de non signature de l’Arrangement Particulier (AP), texte additif et explicatif pour la mise en œuvre de l’Accord Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016 sous la médiation de la CENCO, l’opposition du Rassemblement (Rassop) remobilise. Face à ce qu’elle considère comme un blocage délibéré de la majorité et pour accentuer la pression sur le camp du régime, l’opposition en appelle à la population de demeurer en état d’alerte et de résistance, de contribuer aux manifestations prévues sut toute l’étendue du territoire nationale. C’est ce qui ressort de sa Déclaration politique à l’issue de sa réunion d’évaluation dialogue national inclusif du mercredi 29 mars 2017 à Kinshasa.
Ainsi, des manifestations pacifiques sont-elles prévues à partir du 10 avril 2017 ; échéance que trouve tout de même lointaine certains militants des partis membres de la grande plate-forme de l’opposition et qui veulent en découdre immédiatement avec le pouvoir. En attendant donc ces manifs au cas où elles auront lieu, Félix Tshisekedi, nouveau président du Rassop en appelle à une journée ville-morte pour le lundi 3 avril 2017, et puis à un soutien à la grève générale décrétée par les syndicats du mercredi 5 avril 2017.
Pour l’opposition, ces manifestations sont à même de démontrer son mécontentement et celui de la population qui avait espéré dans la négociation sous la conduite des Évêques pour une sortie de crise apaisée. C’est du reste dans ce cadre qu’un courrier du Rassop a été adressé au SG de l’ONU, le portugais Antonio Gutteres ; dans laquelle il lui ait fait part des griefs contre la majorité qui au travers de ses manœuvres voudrait encore une fois retarder les élections dont spécialement la présidentielle fin 2017 comme convenu.
Depuis sa naissance à Genval en Belgique, le Rassop a tenue deux grandes manifestations au pays notamment le retour triomphal de son feu président du Comité des Sages, Etienne Tshisekedi du mercredi 27 juillet 2016 et son meeting du 31 du même mois. Toutes les autres tentatives prévues ont été étouffées par le régime. Qu’en sera-t-il du nouvel appel de remobilisation lancé par les nouveaux responsables de l’opposition? La semaine prochaine nous en dira plus certes, car ça sera le premier grand test depuis la mort de son chef incontesté Etienne Tshisekedi.
