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La communauté congolaise de Mons célèbre le mois de la Femme

LOTTO MONS EXPO, vendredi 25 mars 2017. Dans le cadre de la clôture du mois de mars dédié à la Femme et de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la communauté congolaise de Mons en Belgique ; a célébré à sa manière cet événement avec une conférence-débat organisé par L’Asbl Solidarité Congolaise pour l’Action (SCA). Pour les organisateurs avec en tête le président Jean-Marie Fulu et toute son équipe, cette soirée est une occasion unique de réflexion sur les droits, la place, le présent et l’avenir de la femme issues des diasporas et de la migration en Belgique. Quelles avancées depuis les Accords de Beijing sur les femmes, qu’en est-il de la question sur la parité entre homme et femme ou encore quelles sont les politiques mises en place pour promouvoir l’égalité des chances entre tous ?

Pour répondre à toutes ces questions, un panel d’invités trié : Isabelle Simonis, Ministre de la Fédération Wallonie Bruxelles de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Egalité des Chances ; la militante féminise d’origine congolaise Louise Ngandu Lukusa, Fondatrice et Présidente d’honneur de l’Union des Femmes Africaines de Belgique. Mais aussi Marc Barvais, Président du Centre Publique d’Action Sociale (CPAS) de la Ville de Mons et Elio Di Rupo, Bourgmestre de la ville de Mons.

Les intervenants

Madame Isabelle Simonis, Ministre de l’Enseignement de Promotion Sociale, de la Jeunesse, des Droits des Femmes et de l’Egalité des chances. Pour elle, l’intitulé même du ministère en sa charge depuis plus de trois ans est tout un programme. Celui du combat anti-discrimination et pour de l’égalité entre homme et femme. Cible de certains préjugés, la femme issue de l’immigration étrangère en Belgique a le même impératif que celle autochtone : un besoin d’émancipation pour un droit à ne pas être stigmatisée.

Répondant à la question du Pr Jean-Pierre Tshibangu Katshidi Kaya de la Faculté Polytechnique de Mons sur les actions faites pour orienter plus des filles (futures femmes) dans les filières d’études scientifiques, Mme Simonet a insisté sur la sensibilisation des jeunes pour un choix d’études selon ce qu’ils ressentent et non ce que les médias présentent. Pour cela, son ministère travaille-t-il avec les universités pour qu’à l’instar des garçons, des filles se retrouvent également dans les filières dites scientifiques.

Elio Di Rupo. Pour le président du parti Socialiste wallon et bourgmestre de la ville de Mons, le problème de la femme aujourd’hui et beaucoup plus pour celle issue de l’immigration demeure celui du regard des hommes sur elle mais aussi la question sur son émancipation personnelle. Ne pas la considérer seulement comme un objet de désir est une condition sine qua none pour évoluer vers le respect et l’estime qu’elle est l’égale de l’homme.

Ainsi a-t-il fait allusion à sa propre vie de fils d’immigré italien dont la maman s’est sacrifiée pour sa famille. De l’autonomie financière à la violence intrafamiliale sur la femme, il faut évoluer vers l’éducation des filles pour atteindre l’indépendance et la libération de la gente féminine en toutes circonstances. Certes que la conférence de Pékin (Beijing) de 1995 a accompli des avancées conséquentes, il existe un sentiment qu’on doit encore forcer le destin pour parvenir à l’égalité entre homme et femme pour l’objectif 2030 a-t-il conclu.

Madame Louise Ngandu Lukusa. D’origine congolaise et militante féministe de longue date, c’est un tableau inachevé qu’elle a brossé depuis la conférence de Pékin 1995 à laquelle elle a participé jusqu’en 2016. Quelles avancées certes mais pour quels défis s’est-elle interrogée car depuis cette date jusqu’à ce jour, les choses ne semblent pas évoluer en faveur de la femme. Les conflits armés, la paupérisation, la pauvreté sont autant des tragédies qui touchent plus les femmes et les filles que les hommes.

Raison pour laquelle elle en appelle à un plaidoyer et une interpellation des décideurs politiques sur le sort de la femme en général. Car, le sexisme, l’exploitation, l’analphabétisme, la misère, le viol, l’exploitation, la prostitution, la maltraitance, la soumission, le déracinement, le machisme sont encore autant des problèmes auxquels la femme est confrontée aujourd’hui en 2017.

Pour Louise Ngandu, il faut assurer à la femme les mêmes droits que sont la formation, la justice, le leadership, l’autonomie, la dignité, la protection pour pouvoir parvenir à l’objectif final qu’est l’égalité entre tous. Dans sa conclusion, a-t-elle insisté sur trois points qui sont la sauvegarde des acquis de Pékin, l’agir en créant une réelle solidarité entre les femmes du monde et innover pour plus d’efficacité. Elle a paraphrasé le Ubuntu sud-africain en disant que si je suis, c’est par ce que nous sommes.

Marc Barvais. Pour le Président du Centre Public d’Action Sociale (CPAS) de Mons, la femme demeure le pilier de la structure familiale. Ainsi le CPAS dont il a la charge est la porte d’entrée pour tous ceux qui vivent dans la ville de Mons, belges comme immigrés dans le besoin d’une assistance comme d’une information pour un besoin particulier. Plusieurs services sont offerts et une attention particulière reste attachée à la femme seule ou avec enfant qui demeurent les personnes les plus fragilisées de la société.

Une exposition gratuite d’objets d’Art africain qui décorait la salle sur le thème et faites par les femmes a été proposée aux invités avec possibilité aux invités de s’acheter un petit souvenir. Un cocktail dinatoire gratuit dans une ambiance électrisée de la musique africaine par le groupe musicale congolais Bana Mons ont agrémenté le reste de la soirée.

Un reportage de Roger DIKU

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