home Politique, RD Congo, Régions Violences dans le Kasaï : Les deux experts de l’ONU Michael Sharp et Zaida Catalán sont morts

Violences dans le Kasaï : Les deux experts de l’ONU Michael Sharp et Zaida Catalán sont morts

Macabre découverte le lundi 27 mars 2017 que celle des corps sans vie de deux membres de l’ONU introuvables depuis le 12 mars 2017 alors qu’ils circulaient sur l’axe Kananga vers Tshimbulu dans la province du Kasaï Central. L’américain Michael Sharp 34 ans et la suédoise Zaida Catalán 37 ans étaient en compagnie de 4 congolais dont Betu Tshintela leur interprète, Isaac Kabuayi, un conducteur de mototaxi ainsi que deux autres et trois conducteurs de moto non encore autrement identifiés. (Lire notre article Experts de l’ONU disparus : toujours aucune revendication et forte appréhension https://www.afriwave.com/?p=2565).

En l’absence de toute revendication et malgré les intenses recherches et tous les moyens possibles déployés pour les retrouver par la MONUSCO et les forces de sécurité congolaises, c’est l’irréparable qui est arrivé dans la zone même de leur disparition : Le commissaire provincial de la police de Kananga nous a fait rapport hier soir de la découverte de deux corps à la peau blanche et d’un à la peau noire, à proximité de la rivière Moyo, sur l’axe Bukonde-Tshimbulu. On ne sait pas à ce stade si les corps portent des marques de violences, des analyses sont en cours pour leur identification explique le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.

De la découverte de la police congolaise, Mende précise : Aucun autre étranger n’a été porté disparu dans la région. Le commissaire provincial n’est pas encore sur les lieux. Il est parti de Kananga, qui est à environ 120 kilomètres de la zone comme pour confirmer qu’il existe une forte chance que les deux corps soient bien ceux des disparus. Surtout que les deux experts avaient étaient aperçus en vie pour la dernière fois à proximité de ce cours d’eau le 12 mars. Des analyses sont en cours pour leur identifier les corps.

Se refusant à tous commentaires, La Mission de l’ONU (Monusco) avait déjà prévenu sur place à Kananga le 15 mars par la voix de son chef, Maman Sidikou Sambo, qu’il y aurait des conséquences sérieuses si par malheur, il arrivait quelque chose aux deux experts. Cette nouvelle de la mort des agents de ses agents intervient le jour même où le Conseil de Sécurité pour lequel ils travaillaient rendra sa résolution sur la RDC qui risque d’être certainement musclée et condamnatoire au vu de ce qui se passe dans le pays.

Une violence sans perspective de fin

Il faut le rappeler que l’espace Kasaï avec cinq de ses provinces est le théâtre d’une insurrection qui ne dit pas son nom depuis septembre 2016 après la mort à Tshimbulu du chef coutumier Kamuina Nsapu lors d’une opération militaire. Les violences qui se sont aggravées ont fait au moins 400 morts depuis septembre selon l’ONU. Le lundi 27 mars 2017, c’est la mort de près de 40 policiers envoyés en renfort qui sont tombés en embuscade sur la route Tshikapa vers Kananga que l’on déplore.

La découverte dans la région de plusieurs charniers contenant des corps des présumés miliciens était à la base du voyage de Michael Sharp et Zaida Catalán dans la région pour besoin d’enquête. Le phénomène Kamuina Nsapu prenant de l’ampleur, on ne sait toujours pas quand les violences qui durent maintenant depuis neuf mois prendront fin. (Lire notre article : Vidéo de massacre dans le Kasaï : sept soldats arrêtés dont l’auteur de l’enregistrement https://www.afriwave.com/?p=2486).

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