home Diaspora, Politique, RD Congo, Régions RDC-Opposition : le Rassemblement doté d’une double direction politique et stratégique

RDC-Opposition : le Rassemblement doté d’une double direction politique et stratégique

Un mois après la disparition de son Président feu Etienne Tshisekedi, Le Rassemblement de l’opposition (Rassop) s’est enfin doté d’une nouvelle double direction bicéphale pour présider à sa destinée : Félix Tshilombo Tshisekedi de l’UDPS est désigné Président alors que Pierre Lumbi Okongo du G7 est nommé Président du Conseil des Sages. Les deux nouveaux dirigeants chargé des questions politique et stratégique auront mission principale la relance des discussions sur l’Arrangement Particulier (AP), texte additif et explicatif pour la mise en application de l’Accord Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016 sous l’égide de la CENCO de cogestion signé avec le pouvoir.

Réunis depuis plusieurs jours sans pour autant trouver un consensus interne, les 9 plates-formes du Rassemblement ont fini par retrouver le chemin de la raison au travers de ses deux nouveaux responsables. Bien que n’ayant pas satisfait tout le monde, c’était la solution la moins bonne alors qu’il ne reste plus que 9 mois pour organiser les élections prévues pour la fin d’année 2017. Au terme de cette restructuration, le Président du Rassemblement qui jouera un rôle politique représente et engage la coalition auprès des tiers alors que le Président du Comité des Sages assumera, dans le cadre de la mise en application de l’Accord du 31 décembre, les fonctions de Président du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) qu’occupait Étienne Tshisekedi avant son décès à Bruxelles le 1er février dernier.

A côté de cette double direction siégera une autre nouvelle instance : le Comité de coordination, un poste qui pourrait revenir la Dynamique de l’opposition aujourd’hui éclatée entre deux tendances autours de deux fortes personnalités Martin Fayulu et Joseph Oleghankoy. Pour compléter son organigramme, il sera désigné 3 vice-présidents et 4 Coordonnateurs adjoints, de quoi trouver de la place pour tout le monde.

 

Pour l’UDPS, le parti de Tshisekedi ; la pilule a été dure à avaler vu son feu champion cumulait toutes les fonctions qu’on aurait souhaité voir revenir au parti. Un cadre ayant requis l’anonymat a trouvé en cette restructuration la conséquence de la naïveté et du manque d’expérience politique de Félix Tshisekedi, sans toutefois la remettre en cause. Et ce, du fait que la présidence du Conseil des Sages soit passé dans les mains du G7 qui le sait très bien que c’est l’UDPS qui représente la plus grande force de cette opposition du Rassop. Du reste, se sentant offusqués, trois autres responsables de micros partis du Rassemblement n’ayant pas accepté cette restructuration, ont quitté la réunion.

Pour rappel, Pierre Lumbi, ancien proche d’Etienne Tshisekedi dans les années 1990 avait fini par rejoindre le camp Kabila. Conseiller spécial en matière de sécurité de Kabila (2011-2015), il est l’un des sept frondeurs du Groupe de sept partis (G7) qui avaient quitté la majorité en septembre 2015 pour dénoncer les manœuvres du chef de l’État destinées à s’accrocher au pouvoir.

Gare aux ambitions personnelles

En dehors du blocage du processus engagé avec la signature de l’Accord du 31 décembre 2016, les tergiversations ayant suivi la mort d’Étienne Tshisekedi ont ravivés les ambitions inhibées des uns et des autres au sein du Rassop. Pour preuve, cette multiplicité des candidatures pour sa succession et les rivalités entre l’UDPS et le G7; deux poids lourds de la coalition. Pour l’instant, il parait difficile de dire si la nouvelle restructuration prévue dès la création du Rassemblement (8 et 9 juin à Genval en Belgique) et aujourd’hui décidée finira par résoudre cette crise du leadership au sein de l’opposition. D’autres redoutant par contre l’éclatement de la structure du Rassemblement.

C’est à la nouvelle direction du Rassop de saisir désormais les Evêques de la CENCO, médiateurs dans la crise politique devenue institutionnelle qui secoue le pays pour leur donner le nom du nouveau président du Conseil des Sages censé prendre la tête du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA). Ce dernier devant proposer au président Joseph Kabila pour nomination le nom du futur Premier ministre et ainsi relancer le processus bloqué depuis la mort d’Etienne Tshisekedi.

Kinshasa qui retient son souffle

En attendant le déblocage, Kinshasa la capitale retient son souffle avec le retour annoncé le 11 mars 2017 de la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi. Il est clair que si personne ne veut le dire haut, tout le monde sait que le retour du corps sera un moment hautement redouté. Il donnera lieu à un rassemblement massif des combattants de l’UDPS et autres supporteurs de l’opposition dans la mégapole contestataire, une manifestation de force que le pouvoir tente précisément d’éviter depuis des mois.

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