home Diaspora, Politique, RD Congo, Régions Lettre posthume de Tshisekedi : tardive confession de la CENCO

Lettre posthume de Tshisekedi : tardive confession de la CENCO

C’est un sentiment de gâchis et d’une perte de temps de la part de la CENCO qui a fini par admettre l’existence d’une lettre posthume de Tshisekedi avec le nom du premier ministre de son choix avant sa mort. Cette confession tardive illustre bien le climat de tension dans lequel se déroule cette négociation directe entre la Majorité et l’Opposition pour trouver un consensus politique devant éviter une déflagration généralisée du pays dans la violence. Et ce, à cause du maintien à la tête du pays de Joseph Kabila faute d’avoir organisé à temps la présidentielle prévue en novembre 2016. Son deuxième et dernier mandat constitutionnel étant arrivé à expiration e 19 décembre 2016.

Tout est parti du point de presse de Pierre Lumbi Okongo, président du G7 du 23 février 2016 où il affirmait avoir remis cette lettre au président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi en présence de l’Abbé Gilbert Tshilumba; Secrétaire particulier de feu président de l’UDPS. Démenti formel de la CENCO par la voix de son président qui ne reconnaissait pas l’existence de cette lettre. Mais devant la pression qui montait alors que la discussion sur l’Arrangement Particulier (AP) piétine, la CENCO s’est vu contrainte de reconnaître cette lettre alors que Pierre Lumbi menaçait d’en rendre publique une copie.


L’on apprend que c’est depuis le 17 janvier 2017 bien avant son départ à Bruxelles du 21 du même mois et son décès le 1er février 2017 que le président du Conseil des Sages du Rassemblement, Etienne Tshisekedi avait fait remettre la fameuse lettre au président de la CENCO. C’est son Secrétaire particulier, l’Abbé Gilbert Tshilumba et Pierre Lumbi qui remplaçait Mwando Nsimba décédé qui avaient été chargé de cette mission.

Pensant rencontrer Etienne Tshisekedi à Bruxelles pour en discuter après leur voyage à Genève, les prélats n’auront jamais cette occasion, car Tshisekedi mourra inopinément le 1er février 2017 dans la capitale belge. Ayant présenté ce courrier à Joseph Kabila le 20 février 2017 au cours de l’audience leur accordée, le chef de l’Etat l’a refusé au motif qu’il attend du futur président du Conseil des Sages du Rassop de lui présenter la liste des candidats. Ce que du reste ne stipule pas les termes de l’Accord Politique Global et Inclusif.

La Majorité Présidentielle et sa mauvaise foi

Dans cette affaire, on sait comprendre aujourd’hui de quel côté vienne la mauvaise foi pour que ne soit appliqué lez plus rapidement possible l’Accord politique du 31 décembre 2017. Hier encore, ce fut le président du parlement et numéro 2 de la Majorité Aubin Minaku qui démentait formellement l’existence de cette lettre que le président n’aurait jamais reçu, même pas le jour où il a accordé une audience aux évêques. Rendant responsable l’opposition du Rassop dans le fait de faire traîner trainer les choses, Minaku insistait sur la nouvelle demande de son camp selon laquelle le Président de la République attend toujours les 3 noms des candidats premiers ministres que doit lui proposer le Rassemblement, tel qu’il l’a annoncé au Evêques de la CENCO au cours de l’audience qu’il leur a accordé le lundi 20 février dernier.

Soulignant le fait que la Majorité réitère son engagement à respecter la disposition de l’Accord du 31 décembre 2016, Minaku oublie de relever que ledit Accord ne stipule pas la proposition des 3 candidats pour la nomination du premier Ministre. Ce qui revient à se poser la question de savoir à qui profite le mensonge et toutes ces nouvelles demandes qui ne font que retarder les choses ?

 

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