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Obsèques d’Etienne Tshisekedi à Bruxelles : les à-côtés

Une chronique d’Ange Kasongo 

«Est-ce que mutetela moko aza awa po aya ko rendre hommage na président Tshisekedi na kitetela (N’y at-il pas un tetela ici présent pour qu’il rendre hommage au président Tshisekedi dans sa langue ?)» insiste le maître de cérémonie.

-Silence radio ! Tiens ! Tiens ! Il n y a vraiment pas des frères de Lumumba et de Lambert Mende dans cette foule de plus de 5000 personnes, vraiment ? Me suis-je posée la question. Avant cette absence très remarquable des tetela ou simplement une retenue de ne pas se livrer à tel exercice devant le monde entier, tout se déroulait bien. Jusqu’à ce que le MC annonce, après quelques témoignages, qu’une personne va rendre hommage au président Tshisekedi avec toute «sa sensibilité»…

Un monsieur de teint clair, d’une taille imposante approche et se lance: «Bana ba mu Kasaï, nudi ku (fils du Kasaï, êtes-vous là ?)» ?  L’assistance du côté de la famille répond avec plus de ferveur. Oups! Tous les membres de l’UDPS ne sont pas forcément Luba.

Félix sourit discrètement pendant que Moïse Katumbi semble perdu et chuchote à l’oreille de la femme de Jean Pierre Bemba. Liliane, elle, est muluba. Elle pourra faire l’interprète.

Une fois terminé, le maître de cérémonie très sûr de lui veut se rattraper. Zélé devant son micro, il fait penser à Zacharie Babaswe à l’époque de  «sa tige» sur la Rtnc, à 23 heures.

Quand il parle il n’arrête pas de bouger fièrement sa tête. Lui qui n’a pas arrêté de louer Félix Tshisekedi (leader, Rangers, grand leader parmi tous les leaders du Rassemblement)
depuis l’arrivée de Moïse Katumbi dans la salle. Sûrement une façon très subtil de passer un autre message: «Ici c’est l’Udps».

Enflammé d’un tel patriotisme, entremêlé de fanatisme en la personne d’Etienne Tshisekedi, qu’il voit désormais à travers son fils, il vient quand même de se rendre compte qu’il n y a pas que les Luba dans l’assistance. Du coup, il faut improviser : Tshisekedi est un patrimoine nationale, y a-t-il à présent nos frères de l’Est, du Katanga, pour les hommages pendant deux minutes, poursuit-il. Il arrache à Katumbi un sourire. On va assister à un défilé de [presque] toutes les langues du Congo: bayombe, bangala, Bandundu, Kongo. Mais  «les Kemafumbe» ne répondront pas présents.

Une demi-heure avant la fin de la cérémonie le modérateur remercie les autorités Belges et tous les officiels venus assister à ces hommages. Il remercie particulièrement l’euro député Cécile Kyenge. Moïse Katumbi, orange! Sacré Udps.

C’est alors que les petits enfants Tshisekedi vont entourer le cercueil de leur grand-père accompagnés d’une douce chanson de Moïse Mbiye. L’attention du public est tournée vers Maman Marthe qui pleure son époux avec ses petits-enfants, Félix, le «Rangers» de l’UDPS et le désormais trait d’union entre son parti et l’autorité morale du G7 fait appel à un des bodyguard. Lui susurre des mots au creux de l’oreille. Le bodyguard à son tour va se diriger directement sans aucun détour vers ce jeune modérateur de la cérémonie qui, visiblement, ignorait délibérément la présence de Katumbi. «Arrangement particulier».

… L’instant d’après… Musique interrompue, Marthe, toujours aussi inconsolable dans les bras de Liliane Bemba, public débout… C’est la fin de la cérémonie. Place encore aux remerciements. Cette fois, ils sont particuliers. Ils sortent fraîchement des arrangements particuliers de dernières minutes : Et le nom de Moïse Katumbi sera [Enfin] cité !

#ObsèquesTshisekedi Photo : Ange Kasongo

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