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CENCO / Dialogue inclusif : reprise des travaux, manifestants dispersés et le MLC qui se retire

Comme prévu, les travaux du Dialogue inclusif ont repris cet après-midi du mardi 13 décembre 2016 au Centre Inter-diocésain de Kinshasa, siège de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) qui préside ces pourparlers de la dernière chance. C’est autour des six points retenus comme ceux de la divergence entre la Majorité présidentielle et l’opposition du Rassemblement que s’articule les discussions censées trouver un compromis politique global d’ici le 15 décembre pour l’opposition alors que la Majorité table sur la date du 16 décembre 2016. Une minute de silence a été observé en mémoire de Charles Mwando Nsimba décédé le lundi 12 décembre 2016 à Bruxelles où il se trouvait en soins médicaux.

Bien avant cette reprise, si le weekend a été mis à profit par les uns comme les autres de prendre connaissance des documents de travail préparés par la CENCO, cette dernière a réservé une fin de recevoir à la demande du Rassemblement de l’opposition pour une retransmission en direct des travaux comme ce fut le cas lors de la CNS des années 1990. Loin d’être une décision vexatoire à l’endroit de qui que ce soit, la CENCO a expliqué cette décision par soucis de recherche d’une efficacité et de la sérénité dans le débat.

Pour l’Abbé Donatien Nshole, l’Eglise catholique s’engage à communiquer régulièrement. La proposition qui a été faite étant celle d’une communication issue d’une cellule de communication autour du Secrétariat de la CENCO à laquelle seront représentés les délégués des différentes parties prenantes. Ces dernières gardant leur liberté de communiquer en leur guise en toutes responsabilités. Les textes officiels à communiquée devant être adoptés en plénière et le communiqué officiel n’engageant que la CENCO.

Des travaux proprement-dits…

La reprise des travaux proprement-dis se fera autour des thèmes retenus bien avant l’interruption. Dans son communiqué du 02 décembre 2016, la CENCO estimait qu’outre les points de convergence, six divergences nécessitaient des échanges directs entre les parties en présence notamment :

  • La Constitution : compréhension du concept du respect de la constitution et ses implications en rapport avec la crise actuelle,
  • Le processus électoral : séquences, calendrier, financement des élections, indépendance de la CENI et du CSAC,
  • Fonctionnement des Institutions pendant la période de transition
  • Mesures de décrispation politique (qui concerneront la libération des prisonniers dits politiques et d’opinion sans oublier l’abandon des poursuites judiciaires contre d’autres mais aussi la fin des tracasseries policières de tous genres)
  • Mécanisme du suivi de l’Accord
  • Forme du compromis politique à trouver.

Les trois commissions constituées à savoir, la Commission Gouvernance et Institutions, la Commission Elections pour le processus électoral et la Commission Décrispation politique ont du pain sur la planche pour pouvoir accorder tous les participants. A la fin de la première journée de travail, la répartition des délégués s’est faite de la manière suivante :

Commission gouvernance Institutionnelle

Lutundula, Kabund, Mubake, Sesanga, Lisanga, Olenghankoy,Kalala, Lumanu, Nkulu, Makila, Ruberwha et Mbikayi

Commission election

Fayulu, Molisho, Ngoy, Kankonde, Kuye, Ramazani, Kabwelulu, Bussa, Kamerhe

Commission decrispation politique

Tshisekedi, Kamitatu, Kapiamba, Maguy Kiala, Mende, Thambwe, Mokonda, Bongongo

Une équipe de travail sur le format que devra prendre l’Accord  issu de ces échanges accompagnera tout le monde. Nul n’est sans ignorer que le temps presse pour trouver une solution politique consensuelle bien avant le 19 décembre, date théorique de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila.

 

Cette question de la place et du rôle du chef de l’Etat au-delà du 19 décembre demeurant au cœur des discussions, les points de vue étant encore très éloignés entre les délégués selon qu’ils appartiennent à la Majorité ou à l’Opposition. Cette dernière répétant à qui veut l’entendre que Joseph Kabila devra quitter la présidence à la fin de son mandat comme le prévoit la Constitution.

Or, saisie en urgence en interprétation de l’article 70 de la Constitution par les députés de la Majorité, la Cour constitutionnelle avait autorisé le chef de l’Etat à rester en poste jusqu’à l’élection de son successeur. L’Accord politique du 18 octobre 2016 issu du dialogue de Kinshasa et signé par la majorité et une partie de l’opposition minoritaire précisant cette échéance au plus tôt en avril 2018, date d’organisation des futurs scrutins. Décision que conteste l’opposition non signataire dudit Accord qui souhaite que cette présidentielle ait lieu avant la fin de l’année 2017.

Le retrait du MLC et Alliés

Cette reprise s’est faite avec l’absence remarquable du MLC qui a décidé de plus prendre part à ces discussions directes et qui ne participera donc pas à ce nouveau dialogue politique initié par la CENCO. Dans un court communiqué rendu public depuis Bruxelles et signé le Dr Jean-Jacques Mbungani, CGH et Secrétaire National MLC Extérieur; «la pomme de discorde est l’attitude du clergé congolais qui n’a pas concédé aux exigences du parti cher à Jean-Pierre Bemba, octroyant à sa plateforme «Front pour le Respect de la Constitution» que deux sièges à ces discussions alors que l’autre plateforme de l’opposition dénommée  «Le Rassemblement» a décroché 13 sièges au lieu de dix initialement prévus. En conséquence le MLC considère que sa contribution ne puis être efficace dans les trois commissions avec seulement deux représentants préfère s’abstenir de ce dialogue. Tout en souhaitant bonne chance à l’ensemble des participants ! Par ailleurs, le MLC observe avec la plus grande vigilance, le déroulement de ces assises et espère qu’elles rencontreront l’attente profonde du peuple congolais et ne se transformera point en un lieu de partage de pouvoir».

Dans une déclaration plus complète faite à Kinshasa en fin d’après-midi de ce même 13 décembre 2016, la SG du parti Mme Eve Bazaiba a malheureusement confirmé le retrait du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et sa plateforme du Front pour le Respect de la Constitution (FRC) de la rencontre. Non sans manquer de fustiger ce qu’elle a qualifé de comportement hegemonique du Rassemblement avec l’aval de la CENCO de s’attribuer le quota du Front et celui revenant à la societé civile.

mlcdepart

Des jeunes dispersés

En marge de cette reprise, des jeunes membres des mouvements citoyens de la Lucha, Filimbi et Compte à Rebours ont été violement dispersés par les forces de l’ordre de la police déployées devant le lieu de la rencontre. Ces activistes qui se disent solidaires de la démarche de la hiérarchie catholique dans son souci de trouver un consensus national et éviter le chaos au pays, tentaient de tenir un sit-in pour rappeler aux délégués de la Majorité présidentielle comme ceux de l’Opposition à ces discussions directes que rien ne devra être fait pour contourner la constitution quant à la fin du deuxième et dernier mandat  de Joseph Kabila qui s’achève dans six jours le 19 décembre 2016 à minuit. Pour eux, on sous-entend que le président Kabila après ce jour-là ne sera plus président de la RDC; il devra démissionner et laisser la place à la paix selon Victor Tesongo de la Lucha.

Dans l’entretemps, ils se disent déterminés dans la poursuite de leur campagne Bye-bye Kabila malgré les embûches. La sensibilisation de la population quant à cet enjeu est un devoir pour nous déclare un des responsables. Plusieurs d’entre ces jeunes ont fait l’objet d’une arrestation administrative parmi lesquels le chargé de mobilisation de Filimbi Carbone Beni, Christ Dhemasi, Samuel Bosasele Isa, John Ngandu, un membre de Forces du Progrès et un étudiant de l’Université de Kinshasa.

Lancées le jeudi 08 décembre dernier par Mgr Marcel Utembi, président de la CENCO, ces travaux sont censés se clôturer bien avant la date butoir du 19 décembre 2016.

Roger DIKU

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