home Politique, RD Congo, Régions, Société CENI : la publication du nouveau calendrier électoral reportée sine die dans une situation politique mouvante et tendue

CENI : la publication du nouveau calendrier électoral reportée sine die dans une situation politique mouvante et tendue

La publication du nouveau calendrier électoral prévue le lundi 5 décembre et annoncée pour mardi 6 décembre 2016 vient finalement d’être reportée à une date ultérieure. C’est ce qui ressort d’un point de presse tenu ce matin à Kinshasa au siège de la Ceni par Corneille Nangaa, le président de cette institution.

Pour lui, ce calendrier est techniquement prêt au regard des repères donnés par l’accord politique du dialogue, avant de poursuivre que la CENI, dans ses prérogatives conformément à l’article 25 points 12 de la loi organique, commence, ce jour, les consultations avec les parties prenantes pour requérir les derniers avis et considérations des uns et des autres avant la publication dans les jours qui viennent. Cette conférence de presse a été également l’occasion pour Nangaa de démentir les bruits qui ont circulés sur les réseaux sociaux lui attribuant les propos selon lesquels les élections pourraient bien se tenir en 2017.

Mais qu’est-ce qui s’est passé dans l’entre-temps pour qu’intervienne ce changement de dernière minute ? Personne n’est en mesure de le dire exactement et au sein même de la Ceni explique une source contactée par notre reporter. Cette source dit ignorer les raisons exactes de ce report. Une chose est certaine, ce report est déjà en contradiction avec l’Accord politique du 18 octobre 2016 issu du dialogue de Kinshasa entre la Majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition qui stipulait que 21 jours après la signature dudit Accord; la central électorale nationale devrait procéder à la publication du calendrier électoral officiel et définitif.

Au terme du même Accord politique, la Ceni devrait rendre public un calendrier électoral devant s’étendre jusqu’au 31 juillet 2017 pour la constitution du nouveau fichier électoral, en passant par la convocation des scrutins à partir de la promulgation de la loi sur la répartition des sièges, au 30 octobre 2017, pour se terminer enfin par la convocation en avril 2018 de la triplette présidentielle, législatives nationales et provinciales qui n’ont plus jamais été tenues depuis 2011.

Des avis pourtant qui convergent

Pour les observateurs, les derniers développements de la situation politique dans le pays n’en demeurent pas moins étrangers alors que la tension politique demeure au plus haut à quelques jours de la date du 19 décembre 2016, qui marque la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila. L’audience accordée par Kabila aux Évêques de la Cenco et son renouvellement de confiance en leur mission des bons offices font également partie de cette stratégie souligne un membre du Conseil des Sages du Rassemblement de l’opposition qui ne manque pas d’ajouter que la pression tant politique que psychologique restera au maximum sur le régime. Pour lui, la Cenco n’avait aucun droit de jeter encore de l’huile sur le feu en publiant son calendrier alors qu’elle est incapable d’organiser une élection aux standards mondialement reconnus depuis 2006, 2011. Mais surtout qu’elle a participé à la cabale du régime pour ne pas tenir dans le délai constitutionnel la présidentielle de 2016.

Notre confrère le quotidien Le Potentiel paraissant à Kinshasa, dans son Édition du 6 décembre 2016 va même plus loin en trouvant dans la démarche cavalière de la Ceni dans son entêtement de publier à tout prix son calendrier électoral une aventure suicidaire aux conséquences qu’on ne saura maîtriser pour le pays pendant encore plus longtemps. Pour cela, Le Potentiel rappelle la médiation en cours de la Cenco entre la Majorité présidentielle et l’opposition radicale du Rassemblement mais aussi les efforts de la communauté internationale pour parvenir à un consensus inclusif entre les parties et ainsi éviter au pays le chaos tant redouté par tous.

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