home Politique, RD Congo, Régions, Société RDC : L’ONU dénonce « le recours excessif à la violence et aux armes » sur les manifestants de l’opposition les 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa

RDC : L’ONU dénonce « le recours excessif à la violence et aux armes » sur les manifestants de l’opposition les 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa

C’est par la voix de l’australienne Kate Gilmore, Haute Commissaire adjointe aux Droits de l’Homme que l’ONU a dénoncé mercredi 28 septembre 2016 à Genève le recours excessif à la violence et aux armes dans la répression excessive par les forces gouvernementales (la garde républicaine, l’armée ou la police) sur les manifestations de l’opposition les 19 et 20 septembre 2016 pour demander le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat qui avait dégénéré.

Si l’ONU comptabilise au moins 53 personnes dont 4 policiers et 49 civils tués au cours de ces  affrontements à Kinshasa, l’opposition en décompte de 50 à plus de 100 vies perdues alors que le gouvernement par la police ne dénombre que 32 morts et 127 blessés. L’ONU réclame en outre à ce qu’une enquête indépendante, transparente et crédible soit ouverte pour établir les responsabilités des uns et des autres  afin de traduire en justice les auteurs et les instigateurs de ces violences. Près de 400 personnes ont en outre été arrêtées dans tout le pays et dont une grande partie comparaisse en audience foraine dans les prisons centrales de Kinshasa et Lubumbashi.

Il s’est avéré aujourd’hui que des jeunes voyous recrutés et payés ont perturbé les manifestations des 19 et 20 septembre 2016 mais aussi que des membres des forces de sécurité se seraient rendus coupable de pillages. Ce qui renforce la condamnation de l’ONU qui pointe la responsabilité des autorités de Kinshasa dans ces dérapages avec la possibilité que les forces de l’ordre aient prémédité cette répression. La preuve avancée selon l’ONU étant un nombre assez élevé des victimes trouvées avec des blessures par balles non pas au niveau des jambes ou des bras, mais dans la poitrine ou la tête; qui est un mode opératoire pouvant indiquer que l’ordre de «tirer pour tuer» ait été donné.

La crise actuelle que tente de résoudre le Dialogue politique national qui se tient à Kinshasa depuis le 1er septembre 21016  remonte à la réélection contestée du président Joseph Kabila en 2011. Comme lors des premières élections libres de 2006, des fraudes massives avaient été relevées. Parvenu à la fin de son 2ème et dernier mandat constitutionnel qui s’achève le 19 décembre 2016, l’opposition soupçonne la Majorité Présidentielle et Joseph Kabila de ne cesser d’œuvrer pour contourner l’interdiction constitutionnelle qui est faite à Joseph Kabila de se représenter; aucune date n’étant  annoncée pour la tenue de la prochaine présidentielle.

Le gouvernement et ses contradictions. Alors que le Dialogue politique national censé trouver un consensus entre la Majorité Présidentielle et une minime partie de l’opposition pro-dialogue  semble aujourd’hui au point mort, le pouvoir se perd en contradictions. Devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève, Alexis Thambwe Mwamba ; Ministre de la Justice et Co-modérateur du Dialogue politique affirme «qu’il n’est pas question de violer la Constitution, l’élection sera organisée», et que «sa date sera arrêtée en coopération avec les organismes internationaux, dont les Nations unies».

Pendant ce temps, les autorités via le gouvernement provincial proposent 5000 dollars dans le cadre d’une assistance aux familles des victimes des manifestations. Proposition rejetée immédiatement par l’UDPS, son SG Jean-Marc Kabund A Kabund  estimant que «ce régime qui a tué des personnes qui manifestaient pour la démocratie devrait faire mieux que de proposer une assistance pour les obsèques de ces victimes». Et de continuer «Aujourd’hui, le gouvernement devrait honorer la mémoire de ceux qui sont morts, car ils sont morts en exigeant la démocratie, en exigeant les élections dans les délais constitutionnels. Le mieux à faire est de respecter la Constitution et d’organiser les élections dans les délais constitutionnels».

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